le Vendredi 11 juillet 2025
le Vendredi 21 avril 2000 0:00 Environnement

Un froid de canard ? Refroidissement éolien (la suite)

Un froid de canard ? Refroidissement éolien (la suite)
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La vitesse du vent est normalement mesurée à 10 mètres du sol. Cela semble toutefois fausser les données. « Quiconque a couru pour réussir à faire voler un cerf volant à quelques mètres d’altitude sait que le vent à la hauteur du cerf-volant est plus fort que celui à une hauteur de 2 mètres, hauteur à laquelle les gens sont normalement exposés au vent. Ceci est la conséquence de la couche limite de la terre », a expliqué un chercheur de Recherche et développement Canada, Randall Osczevski. La couche limite de la terre correspond à la couche d’air qui se trouve à la surface de la terre. Il y a cependant une exception : lors de perturbations atmosphériques [orages, tempêtes], le vent au niveau des humains a une vitesse plus grande que la vitesse enregistrée à la tour d’une station météorologique.

Le vent n’affecte pas seulement humains et cerfs-volants, il a également une influence sur les infrastructures. « Dans les immeubles moins récents, les canalisations d’eau courent plus de risques de geler si, par temps froid, un indice de refroidissement éolien s’ajoute à cela », a indiqué le chef de la section du Nord au sein d’Environnement Canada, Jesse Jasper. M. Jasper se souvient d’un problème qu’il a connu, il y a dix ans de cela. « Un soir, le gaz propane liquide contenu dans notre fournaise s’est transformé en gaz, rendant notre fournaise inutilisable. Pourtant, il faisait peut-être -20°C dehors et cela n’affecte pas le propane habituellement. Par contre, avec le vent, la température a baissée à -40°C », s’est rappelé M. Jasper.

D’ailleurs en Russie, l’indice de refroidissement éolien a un impact sur le quotidien des travailleurs. « L’information sur le refroidissement éolien est utilisée dans notre pays sous la forme d’une température effective pour la construction. Nous donnons cette information aux organismes dont les activités concernent le chauffage », a souligné le chef du Département de climatologie appliquée de l’Observatoire de Saint Petersbourg, M. Kobysheva.

Au Chili, le principal site d’exploitation du minerai de cuivre est situé dans une région à une altitude de plus de 2500 mètres au-dessus du niveau de la mer. « D’avril à octobre, les bulletins quotidiens donnent le vent et la température prévus, car leurs effets combinés influent sur les activités de production minière et, par conséquent, sur la sécurité des employés et la pollution atmosphérique », a soutenu le représentant permanent du Chili auprès de l’organisation météorologique mondiale, M Jorge Cardenas. Dans le Grand Nord et à la grandeur de la planète, l’indice de refroidissement semble donc être pris en considération. Un récent sondage effectué auprès des résidents habitant au nord du 60e parallèle par le Service météorologique d’Environnement Canada révèle, par ailleurs, qu’un « indice de refroidissement éolien élevé influe sur la façon dont les gens s’habillent et limite les activités de plein air et les déplacements ». Ce sondage confirme que la majorité (60 %) des répondants préfèrent une température équivalente [le temps qu’il fait a l’extérieur incluant le facteur vent] comme mesure de refroidissement éolien.