le Lundi 7 juillet 2025
le Vendredi 8 septembre 2000 0:00 Environnement

L’automne est à nos portes!

L’automne est à nos portes!
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Vous avez remarqué les signes de changements depuis quelque temps. Les jours raccourcissent à vue d’oeil. Les feuilles qui résistent changent de couleur. Les autres sont emportées par des vents violents et assez froids. La lumière est d’une intensité magique. Les choses prennent un relief mystérieux. On commence à apercevoir les aurores boréales dans des ciels bourrés d’étoiles. Les enfants vont à l’école. C’est l’automne. C’est le temps de faire des provisions, tout comme les écureuils : bons livres, bouffe un peu plus sophistiquée, vêtements plus douillets, pyjamas plus longs, souliers fermés, gants, et, à l’occasion, tuques. C’est l’automne.

La marche du matin, si agréable, prend maintenant un pas plus saccadé. La bicyclette devient, pendant une période, le moyen le plus rapide pour se rendre au travail; fini le flânage sur deux roues. On gèle des mains. Tout doucement, dans les airs, s’organise une grande migration : les oiseaux se préparent à regagner leurs quartiers du sud. Les corbeaux qui ont déserté la ville pendant l’été reprennent leur service sur les édifices gouvernementaux, fiers de présenter à leur nouvelle couvée leur domaine d’automne et d’hiver.

Les voitures immatriculées à l’étranger se font de plus en plus rares pour laisser place à l’ours polaire local. Les Japonais recommencent à arpenter la ville en quête d’aurores boréales ou de quelque autre curiosité inconnue dans leur pays.

Les chasseurs commencent tout doucement leurs préparatifs pour leur expédition annuelle. Ils astiquent leurs bateaux, leurs quatre roues et leurs fusils. Les chemises à carreaux sortent de la boule à mites et ajoutent au décor un petit je-ne-sais-quoi qui réjouit l’oeil. C’est l’automne.

La ville désertée par ses habitants pendant les mois d’été redevient agitée, fébrile. Des embouteillages se produisent aux heures de pointe (de bien courte durée, ces embouteillages). Les camions remorques arrivent pleins de boue et chargés de victuailles pour couvrir les tablettes des magasins en mal de marchandises. Finis les shorts, les chandails sans manches, les jupes aux fesses, les sandales. C’est le règne du col roulé et des bottes de marche qui s’installe.

La vie trépidante reprend peu à peu. Les artistes commencent à répéter leur prochaine pièce de théâtre; les chorales commencent à chanter; les arénas sont bondés de gens de tous âges et de tous acabits prêts à démontrer leurs talents sportifs; les bars ne suffisent plus à abriter toutes ces personnes en proie à un désir de promiscuité, de bavardage et de chaleur. C’est l’automne.

Les agences de voyage ne dérougissent plus. Des clients en mal d’un été à peine disparu recherchent avec avidité l’endroit qui pourra calmer leurs besoins de soleil au cours des longs mois d’hiver qui s’annoncent. Les caisses des magasins résonnent à qui mieux, mieux. La location de films reprend du poil de la bête. Le commerce se manifeste à nouveau. C’est l’automne.

L’automne, c’est aussi le retour des amis partis en vacances, des professeurs et des familles, qui ont déserté la ville et qui reviennent reprendre tout doucement le rythme qui bercera le long hiver qui s’en vient.

L’automne à Yellowknife offre une agitation et une reprise des activités stimulantes et excitantes. C’est le temps où jamais de prendre de magnifiques photos, ce que je vais faire à l’instant. Le soleil brille de tous ses feux et un petit air frisquet m’appelle. Je ne peux résister. Je vais jouer dehors. [email protected]