Un comité directeur composé d’organisations autochtones et de représentants des gouvernements fédéral et territorial, a présenté une ébauche de l’Inventaire des mesures liées aux évaluations des effets cumulatifs, lors d’une rencontre qui s’est déroulée à Yellowknife le 8 février dernier. Les pressions exercées par les industries gazières et pétrolières pour s’établir dans le Nord ont contribué au développement de l’Inventaire, une initiative mise en ¦uvre au début de l’an 2000. Celle-ci vise à identifier des approches efficaces lorsqu’il s’agit d’évaluer les impacts environnementaux de certaines propositions de développement économique. La survie de l’Inventaire est cependant problématique puisque que son financement n’est assuré que jusqu’en mars 2001. « Nous avons des ressources jusqu’à la fin mars, et nous avons soumis une demande de financement pour l’an prochain », a indiqué la directrice d’Environnement Canada, Laura Johnston. Une somme de 450 000 dollars a déjà a été employée par le projet dont la complétion nécessite un montant additionnel de 330 000 dollars. « L’Inventaire sera un outil efficace dans le processus d’évaluation de proposition de développement », a affirmé un observateur de Nunavut, Luis Manzo, de la Kivallik Inuit Association.
Pour Petr Cizek, cet inventaire ne répond pas au véritable problème : une législation inadéquate. « Lorsqu’une compagnie effectue le jalonnement d’une concession minière, tout ce que le gouvernement peut faire, c’est établir des conditions. Il ne peut refuser », soutient Petr Cizek, qui siège sur le conseil d’administration du groupe Ecology North. Selon lui, il faut revoir le droit d’exploitation du sous-sol et la législation. « À un moment donné, il pourrait y avoir trop de mines », a-t-il ajouté. Plusieurs participants ont également souligné la nécessité d’une banque de données centrale regroupant de l’information sur les différents organismes régissant l’environnement aux Territoires du Nord-Ouest. « J’aimerais vraiment voir quelque chose de concret », a pour sa part affirmé Chris O’Brien, qui siège également au conseil d’administration du groupe Ecology North.
« Il y a un manque de volonté politique », a déploré Kevin O’Reilly, du Comité canadien des ressources arctiques qui est membre du comité directeur responsable de l’Inventaire, dont la version finale est attendue pour la fin de l’année 2001, si la subvention est accordée.