Le 4 juin dernier, l’Assemblée législative des T.N.-O. a accueilli plusieurs participants venus présenter le rapport final et les recommandations de la Table ronde nationale sur l’environnement et l’économie.
Cet organisme de consultation, créée en 1994, veille à la promotion du développement durable et se compose de membres provenant de l’industrie, de diverses communautés autochtones et d’organismes, dont certains voués à la protection de l’environnement.
Le rapport de la Table ronde recommande au gouvernement fédéral de verser 65 millions en 10 ans afin de « promouvoir l’éducation et de doter les peuples autochtones des T.N.-O. de compétences spécialisées ». « C’est bien connu au Canada que les peuples autochtones ont les plus grands besoins. Ils ont subi plusieurs traumatismes culturels et sociaux et le taux d’alphabétisation est réellement faible », a souligné le président de la Table ronde nationale sur l’environnement et l’économie, David McGuinty. « Le Canada doit investir pour connecter le Nord au reste du Canada », a soutenu Cindy Kenny-Gilday, conseillère principale aux affaires communautaires pour Diavik Diamond Mines.
« Le grand chef Joe Rabesca a bien résumé la chose lors d’une rencontre en disant : cette fois, faisons-le de la bonne manière. Je veux mes diamants, mais je veux également mes caribous », a raconté Cindy Kenny-Gilday en ajoutant que la principale recommandation du rapport est que le gouvernement canadien devrait allouer 25 millions de dollars au ministère des Affaires indiennes et du Nord et à Environnement Canada pour mettre en ¦uvre la stratégie sur l’évaluation des effets cumulatifs du développement économique (gaz, pétrole et mines) sur l’environnement.
« Il doit y avoir une répartition plus équitable des sommes accordées. Nous devons respecter chaque groupe autochtone avec les questions qui lui sont pertinentes », a toutefois noté Robert Tordiff du South Slave MetisTribal Council, qui assistait à la présentation du rapport. Il a également ajouté qu’il aimerait que l’argent ne soit pas alloué aux organisations gouvernementales. « Chaque recommandation qui a un signe de dollar s’oriente vers des organisations gouvernementales. Je crois que l’on devrait revoir cela. »
« La vision des peuples autochtones n’est pas qu’Ottawa leur donne plus d’argent. Les peuples veulent des responsabilités et souhaitent être autonomes. Ils ne veulent pas être une bande de terre colonisée », a pour sa part souligné Joe Handley.
Un champion indépendant
Les auteurs du rapport aimeraient également que soit nommé un « champion indépendant » qui « étudierait la capacité actuelle des peuples autochtones de profiter des retombées économiques produites par la mise en valeur des ressources ».
Cette idée ne fait pas l’unanimité. « Nous avons nos propres champions dans les communautés et ce champion indépendant risque d’être un autre palier bureaucratique », a commenté Robert Tordiff du South Slave MetisTribal Council.
À l’heure actuelle, le rapport a été présenté au MAINC, au premier ministre, et au ministre des Finances. « Nous espérons que le budget 2002 tiendra compte des recommandations contenues dans le rapport », a conclu le président de la Table ronde.