le Mercredi 7 mai 2025
le Vendredi 25 janvier 2002 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:35 Environnement

Un petit souvenir de la faune locale

Un petit souvenir de la faune locale
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Une bonbonne de fixatif à cheveux, une cuillère, une bande de carton, du plâtre et de l’eau suffisent à prélever les empreintes laissées par les loups, les renards et les coyotes qui gravitent autour de Yellowknife et des autres communautés des Territoires du Nord-Ouest.

Il suffit d’ouvrir l’œil en faisant une promenade en soirée pour apercevoir les nombreux renards présents à Yellowknife. À l’occasion, des loups et des coyotes viennent aussi faire leur tour et tourmenter nos chers animaux de compagnie.

Pour certains amateurs, l’occasion peut aussi être belle pour prélever les empreintes de ces animaux. Le principe est si simple! Tout d’abord, il suffit de trouver une belle empreinte laissée dans la neige (Attention, si des traces de bottes sont à côté, les chances sont bonnes pour qu’il s’agisse d’un chien qui faisait sa promenade). À l’aide d’une pince à cils, on nettoie la trace avec la plus grande précaution.

Le fixatif à cheveux intervient ensuite. Pourquoi? Simplement pour protéger la neige qui pourrait être endommagée par un plâtre qui serait un peu plus chaud que la neige. Pour appliquer ce protecteur, il faut faire très attention de voir à ce que la bombonne soit assez éloignée de la neige pour ne pas que la pression la déplace. Ensuite, on applique selon trois angles différents, dont l’arrière de la trace.

Après, on utilise une bande de carton d’une largeur d’environ deux pouces avec lequel on forme un cercle assez grand pour qu’il entourre l’empreinte. Vient le temps de mélanger le plâtre. « On utilise un tiers d’eau pour deux tiers de plâtre et on mélange jusqu’à ce que le liquide est la clarté d’un lait frappé », de faire savoir Dean Cluff, biologiste régional au ministère des Ressources, de la Faune et du Développement économique pour le Slave Nord, au cours d’une formation organisée par Ecology North le dimanche 20 janvier dernier.

Ce dernier recommande aussi d’utiliser la cuillère lorsque l’on déverse le plâtre dans l’empreinte. « Ça empêche le plâtre de détruire la trace en tombant et on peut aussi se servir de la cuillère pour le diriger vers les coins », d’expliquer M. Cluff. Ne reste plus, ensuite, qu’à attendre une vingtaine de minutes pour que le plâtre soit sec.

Dans le cadre de ses fonctions, Dean Cluff a souvent à prélever des empreintes pour recueillir différentes données sur la présence de différentes espèces dans une région donnée. « Plusieurs personnes collectionnent aussi les traces d’animaux qu’ils voient », souligne-t-il.

Questionné à savoir si certaines espèces avaient tendance à voir leur population accroître autour de Yellowknife, M. Cluff se montre prudent. « Par exemple, les renards ont toujours eu une bonne population, cependant, on a la perception qu’il y en a plus cette année. Des gens nous disent aussi qu’il n’y en avait pas autant il y a quelques décennies », explique-t-il. Le biologiste ne fait pas de lien de cause à effet entre le fait que la population de lagopèdes semble presque inexistante cet hiver et la présence des renards en ville. « Il y a des gens qui les nourrissaient et peut-être qu’ils ne le font plus. Leur population a aussi tendance à avoir un cycle d’une dizaine d’années », indique-t-il.

M. Cluff ne semble pas s’étonner non plus de la présence de chevreuils au nord du Grand Lac des Esclaves depuis quelque temps.

« Le nombre de cerfs augmente et leur territoire aussi. De plus, l’expansion de l’agriculture les pousse vers le Nord, Ils suivent donc la route pour se rendre ici. Ce n’est cependant pas le meilleur habitat pour eux et les loups sont de dangereux prédateurs », précise-t-il. Ce dernier rappelle aussi qu’un groupe de loups peut tuer un chien domestique de n’importe quelle taille. « Il m’est arrivé, par contre, de voir un loup jouer avec des gros chiens », lance-t-il.