En plus de la dizaine de zones protégées au T.N.-O., huit autres attendent que les gouvernements territorial et fédéral leur accordent le même traitement.
La venue de nouveaux secteurs protégés a alimenté les discussions lors du forum de la Stratégie sur les zones protégées (SZP), qui s’est tenu à Yellowknife, le 5 et le 6 mars dernier. Près d’une centaine de personnes ont parlé de biodiversité et de l’approche des T.N.-O. dans la protection de ces espaces qui couvrent le territoire ténois.
Les huit zones candidates se situent entre autres dans les régions environnantes de Deline, de Lutsel K’e et de Deninu K’ue. Elles représentent une partie de la biodiversité des T.N.-O., selon un découpage du territoire en « écorégions ». Selon la SZP, chaque zone protégée doit se situer à l’intérieur de l’une des 42 « écorégions » des T.N.-O. Ces régions représentent des secteurs géographiques divers, qui vont des montagnes bordant la frontière T.N.-O. – Yukon aux îles baignant dans la mer de Beaufort.
Ce sont les communautés des T.N.-O. qui ont soumis au comité de la SZP ces secteurs qui possèdent un caractère biologique ou culturel important pour les humains qui les habitent. « La zone de Sahyoue/Edacho, située près de Deline, a un attrait culturel particulier pour les habitants de Deline », explique Angela Stadel, conseillère de la Stratégie des zones protégées pour le ministère des Affaires indiennes et du Nord Canada (MAINC).
Le comité de mise en œuvre, formé des conseils des Premières nations et des gouvernements territorial et fédéral, espère réduire les risques entourant certaines espèces nordiques, dont l’ours grizzli, le faucon pèlerin et le bison des bois. Reed Noss, scientifique et professeur de biologie à l’Université de l’Oregon, a mentionné que les changements environne-mentaux, comme le climat, la venue des humains, la pollution et l’augmentation de la vitesse des changements, la plus rapide depuis la fin de la période des dinosaures, expliquent la recrudescence des espèces en voie de disparition.
Le panéliste a dressé un portrait des anciennes tendances en matière de stratégie de protection en Amérique du Nord. Les politiques de protection de la biodiversité n’ont pas toujours respecté l’environnement. Certaines ont visé au contraire à augmenter le développement touristique à l’intérieur de ces zones. Reed Noss a également mentionné que la plupart des zones protégées se situaient sur des sols non productifs, ce qui assurait la disponibilité des terres productives.
La Stratégie des zones protégées des T.N.-O. a été signée en 1999 par MAINC et le ministère des Ressources, de la Faune et du Développement économique des T.N.-O., après trois années de travail. Cette initiative a vu le jour dans la foulée des stratégies développées par les autres provinces et territoires canadiens et s’inscrit dans le mouvement accéléré du développement économique des T.N.-O.