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le Vendredi 20 octobre 2006 0:00 Environnement

Changements climatiques: De passage aux TNO, Rona Ambrose reste laconique

Changements climatiques: De passage aux TNO, Rona Ambrose reste laconique
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La ministre fédérale de l’Environnement, Rona Ambrose, n’a pas profité de son passage dans la région canadienne la plus sévèrement affectée par les changements climatiques pour préciser le plan de lutte au réchauffement planétaire de son gouvernement.

« Nous déposerons des documents législatifs [relatifs à la qualité de l’air] la semaine prochaine », s’est contenté de répondre la ministre Ambrose qui rencontrait les membres de la presse des Territoires du Nord-Ouest, le 13 octobre, en marge d’une réunion du Conseil canadien des ministres de l’environnement tenue à Yellowknife. Au moment de mettre sous presse, lesdits documents législatifs n’avaient pas encore été tablettés à la Chambre des communes.

La ministre a quand même reconnu l’importance du défi climatique pour les populations nordiques canadiennes. « Nous voyons ici des exemples très concrets des impacts des changements climatiques », a-t-elle lancé en citant en exemple la fonte accélérée de la banquise et la fermeture hâtive des voies de transports hivernales. « J’ai eu l’occasion de parler avec le ministre de l’Environnement du Nunavut [Patterk Netser] qui a partagé avec moi les inquiétudes des Inuits quant aux changements climatiques », a ajouté Ambrose.

Si la ministre a refusé de détailler le plan conservateur de lutte aux changements climatiques, elle a toutefois effleuré ce qui pourrait être le volet nordique de ce plan. « L’adaptation est vraiment l’orientation clef que les communautés nordiques doivent prendre dans leur façon de faire face aux impacts des changements climatiques », a-t-elle laissé tombé. Elle n’a pas donné davantage de précision sur la façon dont s’opérerait cette « adaptation ». Comme elle l’avait fait quelques jours auparavant devant le Comité permanent de l’environnement, la ministre Ambrose a réitéré que « l’approche verte » prôné par les conservateurs sera d’abord axé sur les émissions de polluants dans l’air comme les métaux lourds que sur les gaz à effet de serre. La législation doit néanmoins comprendre des cibles de réduction de gaz à effet de serre.

Vigie symbolique

Pendant ce temps, à l’initiative de l’organisation non gouvernementale Ecology North, des citoyens de Yellowknife ont érigé une vigie symbolique devant l’édifice Diamond Plaza, où Ambrose devait rencontrer des organisations environnementalistes des TNO, le 14 octobre.

Durant 24 heures, les activistes qui avaient planté leur tente sur le trottoir ont attendu la ministre tout en discutant des impacts des changements climatiques avec les passants.

Leurs efforts ont été vains puisque, à la dernière minute, la rencontre avec les environnementalistes a été relocalisée à l’hôtel Explorer.

« Ce n’est pas trop grave, a expliqué Martin Dubeau, un des manifestants. Ici nous avons la chance de rencontrer des tas de gens et d’échanger avec eux. » Il était quand même déçu de cette décision d’éviter la vigie « C’est notre représentante, elle pourrait venir nous parler », a-t-il grommelé.

Si son action ne lui a pas permis de rencontrer la ministre de l’Environnement, elle lui aura donné l’occasion d’échanger avec un Inuvialuk de Uluhaktok qui, lui, dors tous les soirs dans les rues de Yellowknife et qui affirme avoir été, depuis plus de 20 ans, le témoin du dérèglement climatique dans sa communauté. Dubeau l’a invité à partager son histoire à l’émission qu’il anime à Radio Taïga.