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le Vendredi 26 janvier 2007 0:00 Environnement

Ce qu’on dit aux audiences: Les grizzlys et les caribous vont être affectés

Ce qu’on dit aux audiences: Les grizzlys et les caribous vont être affectés
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Qu’ont en commun le grizzly et le caribou ? Ce sont deux espèces de mammifères qui risquent d’être affectés par le développement gazier dans le delta du fleuve Mackenzie.

Une séance des audiences publiques de la Commission d’examen conjoint sur le Projet gazier du Mackenzie a été expressément consacrée à l’impact du projet de gazoduc sur ces deux espèces. Dans les deux cas ce qui ressort est que, si on s’entend pour dire que les caribous et les grizzlys seront affectés, la nature des conséquences des impacts qu’ils subiront demeure nébuleuse.

Pour ce qui est du grizzly, le spécialiste des grands ours bruns du gouvernement des TNO, Andrew Derocher, a expliqué à la Commission qu’il s’agit d’un animal « qui a une longue histoire d’interaction avec la population humaine et qui souvent a vu sa population diminuer suite à une augmentation de l’industrialisation de son territoire ».

Selon Durocher qui a étudié plus spécifiquement le comportement des grizzly vivant dans la zone ou sont projetés les forages, une à quatre des six populations de grizzlys qui occupent ce territoire vont être chambardés par l’opération des puits. Il s’agit en outre d’une espèce couverte par la Loi sur les espèces menacées des TNO.

Les ours ne se comportent pas tous de la même façon, a-t-il expliqué. « Certains sont attirés par les activités de développement, d’autres sont repoussés par elles. »

« La principale difficulté c’est que nous ne comprenons pas bien comment, à long terme, ces ours répondront aux activités gazières. […] C’est difficile de faire des prédictions », a expliqué le biologiste.

Au moins un des promoteurs a présenté une stratégie de minimisation de l’impact sur les grizzlys. ConnocoPhillips s’est engagé à ne pas faire de travaux à moins de 500 mètres d’une tanière de grizzly, c’est 200 mètres de plus que ce que prévoit la norme territoriale.

« Nous considérons qu’éviter de 300 à 500 mètres une tanière de grizzly est suffisant, a confirmé Derocher. Mais je dois vous prévenir qu’il ne s’agit pas de chiffres issus de recherches scientifiques. » Il a ajouté qu’au bout du compte, seule l’expérimentation sur le terrain pourra confirmer si la norme est trop permissive.

Caribous

Pour ce qui est des caribous, on a expliqué les difficultés importantes auxquelles font face aujourd’hui les troupeaux de la région du delta du Mackenzie. Depuis la fin des années 1980, les hardes de caribous de cette région ont perdu plus de 70 % de leurs effectifs.

Selon le Dr. Case du ministère de l’Environnement et des Ressources naturelles, il est tout de même possible de réaliser le Projet gazier du Mackenzie, sans mettre en péril les caribous de la région.

« Le gouvernement des TNO a conclut que si des mesures d’amenuisement des impact, de contrôle et de gestions flexible sont mis en place, les conséquences négatives du Projet gazier du Mackenzie peuvent être minimisées de telles sorte qu’elles ne changent pas directement l’habitat des caribous », a-t-il témoigné.

Questionné sur l’impact qu’aurait un développement plus important que le projet proposé, l’équipe de biologistes du gouvernement joue de prudence. Même s’ils conviennent que l’impact sera plus important si le projet grossit, ils ont indiqué que leurs recherches ne portaient pas sur ces questions.