Au terme d’une semaine de consultation, un résumé du rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a été publié le vendredi 6 avril à Bruxelles. Ce rapport fournit une liste connue de phénomènes climatiques et de ses conséquences, mais plus qu’un signal d’alarme c’est une véritable méthode mise en place pour forcer les décideurs à prendre des mesures concrètes et réfléchies.
Le premier volet du quatrième rapport du GIEC donnait au début février 2007, une complète considération des changements climatiques observés sur la planète en dénonçant l’empreinte anthropogénique de cette évolution climatique. Le second rapport, mets en relation, les changements climatiques observés et les transformations étudiées récemment dans les environnements naturels et humains. M. Rajendra Pachauri, président du GIEC, présentant la conférence de presse à Bruxelles notait les efforts faramineux effectués par les experts lors de ces longues périodes de négociations. « Cet excellent rapport nous indique clairement ce qui déterminera les réponses que les humains et leurs sociétés devront mettre en place pour réussir à résoudre le problème des changements climatiques. »
Le rapport de ce deuxième groupe de travail a pour titre Impacts, adaptation et vulnérabilité. Ce recueil de plus 1500 pages est le fruit des connaissances les plus poussées sur les recherches scientifiques de ce domaine. Plusieurs centaines de chercheurs et scientifiques contribuent à l’élaboration de ces différents rapports. Pendant une semaine, le rapport est présenté par les 350 principaux auteurs devant les experts en évolution du climat.
L’un des deux présidents du second groupe de travail du GIEC, Martin Parry, commente ce processus : « Nous travaillons sur l’émission d’un rapport où toutes nos connaissances sont consolidées. Le travail de ces scientifiques est commenté par des experts du monde entier. Le fait que ce rapport soit soumis aux délibérations des délégués des gouvernements et qu’il soit par la suite accepté est extrêmement important pour soutenir et affirmer nos connaissances. La publication d’un résumé est une façon de créer un processus intergouvernemental encore plus élaboré sur ce sujet. En effet, pendant une semaine, les intervenants des gouvernements ont en main ce rapport et, au fur et à mesure, ce résumé est rédigé. Ainsi ce document devient leur propre résumé : une base élémentaire de nos meilleures connaissances en question d’environnement. C’est sûr que l’on élabore alors quelque chose de solide qui sera transmis aux décideurs de ce monde ».
Pourtant dans le résumé, bon nombre des commentaires restent des statistiques et des probabilités. Comme cette phrase décrivant la capacité des humains à tout synthétiser : l’évaluation globale des données récoltées depuis 1970, montre qu’il est probable à 66 % que le réchauffement anthropogénique a eu une influence notable sur plusieurs systèmes biologiques et physiques.
Le rapport désigne huit régions mondiales distinctes pour cibler les impacts et les conséquences des changements climatiques. L’Afrique, l’Asie, l’Australie et la Nouvelle-Zélande, l’Europe, l’Amérique latine, l’Amérique du Nord, les régions polaires et les petites îles.
Le rapport antérieur montrait du doigt les effets biophysiques sur nos régions septentrionales, comme la réduction de la couverture de la banquise et les transformations des écosystèmes naturels au détriment des organismes vivants. Celui-ci nous informe sur la vulnérabilité de nos communautés nordiques, expliquant la détérioration des modes de vie traditionnels et la perte de notre barrière climatique contre les espèces invasives. Dans la foulée, le rapport note tout de même les effets positifs probables, comme la baisse des factures de chauffage et une meilleure navigation sur les routes maritimes nordiques… À la fin du paragraphe des régions polaires, un conseil est lancé : Les communautés arctiques (humaines) s’adaptent déjà au changement de climat, mais cette capacité d’adaptation est mise à l’épreuve par des éléments internes et externes. Malgré la résilience déjà démontrée dans le passé des communautés indigènes, certains modes de vie traditionnels sont menacés et des investissements substantiels sont nécessaires pour adapter ou re-localiser ces communautés et leurs structures.
Le 4 mai prochain, le troisième volet de rapport n°4 du GIEC, sera dévoilé après son acceptation devant le comité d’expert à Bangkok en Thaïlande. Telle une brise printanière, il aura pour titre : Atténuation des changements climatiques.
