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le Vendredi 13 juillet 2007 0:00 Environnement

Développement industriel aux TNO: Pour une vision claire des zones affectées

Développement industriel aux TNO: Pour une vision claire des zones affectées
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Vous êtes-vous déjà demandé quelle est l’ampleur de la zone touchée par le développement hydro-électrique de la rivière Snare? Ou l’amplitude des dégâts causés par la construction et l’opération des mines de diamants ? Grâce à Petr Cizek et à Google Earth, on peut maintenant constater par nous-mêmes les zones des TNO touchées par le développement et le degré avec lequel elles sont affectées.

L’été dernier, le consultant en environnement Petr Cizek a fait un véritable travail de moine en répertoriant toutes les activités industrielles passées et présentes aux Territoires du Nord-Ouest. En téléchargeant le fruit de son labeur, on peut maintenant aller voir quels sont les endroits exacts où ces développements ont eu lieu et avoir accès à quelques informations techniques sur ceux-ci.

Mais ce qu’il y a d’exceptionnel dans le travail de M. Cizek, c’est qu’il est maintenant possible de voir quelle a été la zone touchée par l’activité industrielle et le niveau avec lequel la zone est affectée.

« Mon travail est l’amalgame du passé, du présent et du futur. Il compte deux aspects : les développements historiques et ceux du futur. Si on fait un zoom sur le complexe hydroélectrique de la rivière Snare, par exemple, on se rend compte que c’est pas mal intense. De même, autour de Yellowknife, on peut voir l’empreinte laissée par les vieilles mines. Le gouvernement n’a jamais cartographié ces choses », lance M. Cizek. En plus de « l’empreinte » laissée par les développements passés et actuels, M. Cizek a ajouté les répercussions que causerait le projet de gazoduc dans la vallée du Mackenzie. Le tout, tel qu’actuellement proposé par les compagnies pétrolières, ou en étirant l’élastique pour en arriver à une pleine capacité de transport du gazoduc, soit jusqu’à 4 milliards de pieds cubes de gaz par jour.

Par son travail, Petr Cizek apporte une nouvelle perspective à l’évaluation des projets industriels dans le Nord. Alors que les compagnies doivent présenter des projections sur les effets cumulatifs de leurs projets, le conseiller environnemental présente ce qu’il appelle les « effets méga-cumulatifs ». C’est qu’au-delà des effets du seul gazoduc, M. Cizek ajoute les empreintes des autres projets industriels pouvant avoir lieu dans le même secteur.

Ce que M. Cizek dit vouloir illustrer par ce travail commandé par le Comité canadien des ressources arctiques (CCRA), c’est que les gens devraient avoir le choix du rythme de développement lié à l’exploitation des réserves de gaz. « Il nous reste un choix majeur et c’est la taille du pipeline », prévient-il.

Pour le conseiller environnemental, il serait faux de croire qu’avec les audiences d’évaluations environnementales tirant à leur fin, le public ne peut plus changer le projet gazier ou son ampleur. Le CCRA serait d’ailleurs à se pencher sur ce sujet, de même que Petr Cizek. « Les audiences les plus importantes, celles concernant les impacts cumulatifs, n’ont pas encore été mises à l’horaire. La clé du problème est là : quelle est la quantité de développement que nous voulons », analyse celui qui a récemment travaillé sur le Plan d’aménagement du territoire des Premières nations du Deh Cho et qui continue son travail sur le sujet.

Vers un doctorat

Ce projet de Petr Cizek fera d’ailleurs des petits. Ce dernier a reçu une subvention de recherche d’une durée de trois ans pour faire un travail similaire avec tous les impacts des sables bitumineux de l’Alberta. Grâce à ce travail, M. Cizek obtiendra un doctorat de l’Université de la Colombie-Britannique, à Vancouver.

Mais le projet de Petr Cizek est ambitieux. Il couvrira une très grande partie de l’Amérique du Nord, alors que le gaz naturel est pris dans le Delta du Mackenzie et est acheminé jusqu’aux sables bitumineux. De là, le pétrole albertain rejoint les marchés américains. « Ça donne un aspect continental aux sables bitumineux. Ça va du gaz de l’océan Arctique jusqu’au Golfe du Mexique », dit-il.

On peut avoir accès au travail de Petr Cizek concernant les TNO au http://www.carc.org/dev_blindfold.php

De plus, il est possible de voir l’ampleur de la tâche qui l’attend dans le cadre de l’obtention de son doctorat au http://oilsandstruth.org/maps.