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le Vendredi 13 juillet 2007 0:00 Environnement

Gazoduc du Mackenzie: Le bras agissant du gouvernement

Gazoduc du Mackenzie: Le bras agissant du gouvernement
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Au fond, le mandat du directeur de la planification et de la coordination du bureau du Gazoduc de la Vallée du Mackenzie, Tim Coleman, est simple. « Le gouvernement territorial est en faveur du gazoduc, en se basant sur le fait que le pipeline, et le développement qui s’en suivrait, serait la meilleure occasion d’affaires que le Nord n’a jamais vue ».

Mais la position que M. Coleman doit défendre a aussi certaines nuances. Ainsi, la construction du gazoduc doit « être faite de manière à protéger l’environnement et à minimiser les impacts potentiels sur les aspects sociaux et culturels des Territoires du Nord-Ouest ».

Voilà un bien large mandat pour le petit bureau gouvernemental installé à Hay River, il y a quelques années. Rappelons que l’ouverture officielle de cette section avait eu lieu après une âpre bataille politique entre plusieurs communautés ténoises. Fort Simpson, Norman Wells et Inuvik étaient sur les rangs pour servir de domicile à ce bureau qui coordonne les efforts du gouvernement territorial afin que les TNO soient prêts à accueillir le méga-chantier du gazoduc.

En réalité, depuis la fondation du bureau, l’équipe de M. Coleman est le centre névralgique du gouvernement en matière de gazoduc. On y retrouve, notamment, des spécialistes du transport du pétrole et du gaz naturel et des experts de la planification politique.

C’est par là que transitent toutes les informations accessibles au gouvernement concernant le projet maintenant estimé à 16 milliards de dollars. « Nous fournissons aussi l’information au public grâce à la documentation et nous faisons de l’analyse interne pour le gouvernement afin d’informer les gestionnaires cadres et les ministres. C’est donc une véritable fonction de coordination que nous exerçons », explique le directeur.

Régulièrement, ce dernier se déplace dans les communautés et visite les différents groupes autochtones afin de présenter le projet et de « les aider à se préparer à la participation dans les évaluations environnementales et à la révision réglementaire, d’abord, mais aussi [pour les informer] sur ce que la construction du gazoduc pourrait représenter pour eux ».

Le bureau du gazoduc du gouvernement des TNO a aussi joué un rôle majeur dans l’élaboration de l’Accord socio-économique sur le projet gazier du Mackenzie. Cette entente, rendue publique en janvier, établissait les conditions auxquelles les promoteurs du gazoduc devaient se plier pour que le gouvernement territorial appuie ce projet.

Si l’Accord socio-économique promet 3000 emplois destinés aux résidants des Territoires du Nord-Ouest, il a tout de même été décrié par Alternatives North, qui arguait qu’aucun gain n’avait été fait par le gouvernement territorial.

Mais, selon ses propres dires, Tim Coleman ne débat pas de la pertinence ou non de construire le gazoduc. « Les évaluations environnementales et les processus de révision réglementaire ont été pensés pour recevoir les opinions de tous, que ce soit les individus, les communautés autochtones ou les gouvernements. Si les gens m’appellent et me parlent de leur position, je leur dis que ce n’est pas à nous de l’entendre, mais à la Commission d’examen conjoint qui doit prendre une décision sur ce projet. Je ne débats donc pas de cette position ».

Quant à l’accord socio-économique survenu entre le gouvernement et Imperial Oil, Conocophillips ainsi que Shell Canada, M. Coleman semble le trouver satisfaisant. « Il y a de nombreux secteurs où le gouvernement travaille pour essayer de promouvoir l’accès à l’emploi et aux opportunités d’affaires, ainsi qu’à minimiser les impacts négatifs et ça a beaucoup à faire avec les ententes socio-économiques ». Le directeur rappelle d’ailleurs que les groupes autochtones ont, eux aussi, le pouvoir de faire des ententes semblables via l’accès aux terres et le partage des bénéfices.

Pour le directeur, le fait que le gouvernement territorial investisse dans un bureau dont le mandat est de préparer les TNO à l’arrivée du gazoduc ne veut pas dire que les dés sont pipés. Selon lui, la construction du gazoduc n’est pas inévitable : « On ne devrait pas préjuger du processus d’examen. Le résultat peut être positif comme négatif. Même si c’est positif, la compagnie a toujours le choix de construire ou non. Mais nous, nous disons que le gazoduc devrait être construit parce qu’il renferme beaucoup de promesses pour l’avenir des gens des TNO », insiste-t-il.