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le Vendredi 7 septembre 2007 0:00 Environnement

Les experts concèdent que beaucoup de travail reste à faire Ce qu’on dit aux audiences

Les experts concèdent que beaucoup de travail reste à faire Ce qu’on dit aux audiences
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Des intervenants de différents groupes d’intérêt ont mis en lumière le peu d’avancement à ce jour du plan global pour évaluer les impacts cumulatifs d’un éventuel gazoduc dans la vallée du Mackenzie lors des audiences publiques de la Commission d’examen conjoint tenues la semaine dernière à Yellowknife.

À maintes reprises, les experts et représentants des gouvernements fédéral et territorial ont concédé lors des audiences que du travail restait à faire dans plusieurs aspects touchant l’évaluation et le contrôle des impacts environnementaux du projet de gazoduc.

David Livingstone, représentant du ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien (MAINC), a bien résumé la position du gouvernement. « Certainement, nous n’avons pas terminé avec toutes les choses. Nous sommes encore en train de travailler sur la planification de l’utilisation des terres, par exemple. Mais nous avons fait beaucoup de progrès […] Nous reconnaissons entièrement le besoin de mettre plus d’effort », a-t-il déclaré lors de la journée du 29 août qui a permis aux experts gouvernementaux de faire un état de la situation.

« Le Programme de contrôle des impacts cumulatifs est l’un des secteurs qui m’a personnellement le plus frustré au fil des années avec notre apparente incapacité à sécuriser le financement sur plusieurs années que demande ce programme », a affirmé M. Livingstone un peu plus tard.

Auparavant dans la journée, le MAINC ainsi qu’Environnement Canada avait souligné que les promoteurs du projet avaient sous-estimé les effets cumulatifs d’un éventuel gazoduc dans leurs évaluations, propos qui ont fait réagir le représentant d’Imperial Oil, Randy Ottenbreit, qui a nié cette affirmation.

Qu’à cela ne tienne, des intervenants comme Kevin O’Reilly, d’Alternative North, ont mis plusieurs bémols sur le travail de surveillance effectué par les représentants du gouvernement.

« Je pense que des progrès ont été effectués, mais pour gérer un projet comme le gazoduc du Mackenzie, ça va prendre une meilleure préparation, probablement plus d’argent, mais surtout plus de volonté politique. », a signalé M. O’Reilly, qui insiste que c’est le rôle du gouvernement, et non des militants environnementaux, de veiller à ce que le projet soit mené proprement.

Plusieurs exemples de manque de planification par les ressources gouvernementales ont été énumérés lors des audiences publiques. Petr Cizek, du Comité canadien des ressources arctiques, a notamment dénoncé que les données cartographiques de la région touchée par le projet sont limitées.

« Ayant complété trois projets majeurs de cartographie dans les TNO dans les cinq dernières années, je peux assurer la Commission que les données compilées par le MAINC sont imprécises et incomplètes et que, en l’absence d’images satellites et de photographies aériennes, nous ne savons tout simplement pas le portrait des perturbations physiques actuelles et passées de la vallée et du delta du Mackenzie, tout particulièrement les lignes sismiques », a-t-il expliqué.

M. Cizek s’est aussi questionné sur l’absence complète de données en ce qui concerne les perturbations physiques dans la région de Colville Hills qui risque fortement d’être exploitée dans le futur.

« Un certain niveau de cartographie à Colville Hills pourrait être nécessaire. Ce serait probablement une bonne chose à faire maintenant si nous avions les ressources et le temps. Mais ce n’est pas le cas en ce moment », a répondu David Livingstone. Celui qui était le seul représentant du MAINC aux audiences publiques a d’ailleurs été, de loin, le participant du gouvernement le plus actif dans les discussions la semaine dernière.

Burton Ayles et Vic Gillman, du Comité mixte de gestion de la pêche, ont pour leur part révélé l’absence d’un processus de vérification à long terme de la faune aquatique dans le réseau hydrographique du fleuve Mackenzie.

M. Livingstone a concédé sur ce point que la plupart des études portaient sur le court terme, mais a soutenu que celles-ci pourraient servir de base pour des recherches plus poussées dans le futur, une fois qu’un programme aura été établi et financé.