Après plusieurs années d’études et de consultations, le ministère des Affaires indiennes et du Nord du Canada (AINC) a pondu sa version finale du plan de nettoyage du site contaminé de la mine Giant, situé en périphérie de Yellowknife.
Comme il avait déjà été suggéré par le passé, les autorités ont décidé de retenir un plan de restauration qui prévoit la congélation complète de la poussière de trioxyde de diarsenic et des roches contaminées un peu partout sur le site afin d’empêcher tout rejet d’arsenic dans les eaux souterraines à proximité de la mine d’or qui a été opérée pendant plus de 50 ans.
La dernière étape avant le commencement des travaux d’assainissement consiste à obtenir l’approbation de l’Office des terres et des eaux de la vallée du MacKenzie (OTEVM) pour un permis d’utilisation des eaux. La demande a été faite de façon officielle le 19 octobre par le ministre fédéral responsable Chuck Strahl et le premier ministre des TNO Floyd Roland.
Emery Paquin, directeur de la protection de l’environnement au ministère de l’Environnement et des Ressources naturelles des TNO, a confié à L’Aquilon qu’il faudra attendre plusieurs mois, voire même jusqu’à deux ans, avant que l’OTEVM rende sa décision.
Il s’est dit confiant que le plan soit accepté dès la première soumission, contrairement à ce qui s’était produit avec Miramar Con Mine Ltd dont la demande initiale avait été refusée par l’Office. Les dirigeants de la mine Con avaient dû revenir avec un plan plus détaillé quelques années plus tard.
« Ce sont deux situation complètement différentes. Dans le cas de la mine Giant, les anciens propriétaires ont fait faillite et le site et sa responsabilité est revenu au gouvernement. Dans le cas de la mine Con, c’était une entreprise viable qui s’est chargée du développement du plan et du nettoyage de son site », a précisé M. Paquin. Le fonctionnaire n’a pas voulu s’avancer si la prise en charge de la mine par l’État offrait une meilleure garantie d’assainissement.
237 000 tonnes d’arsenic
Bien que les 237 000 tonnes de poussière de trioxyde sur le site de la mine Giant ne disparaîtront pas en un clin d’œil, le gestionnaire du projet de remise en état à l’AINC, Bill Mitchell, est convaincu que la technique par congélation s’avérait la meilleure option.
« En termes de santé et de sécurité des travailleurs, c’est la façon la plus sécuritaire de procéder. Ça permet de garder l’arsenic fermé et ne pas la laisser s’échapper sur le site. Ça prévient toute infiltration d’eau dans les chambres contenant l’arsenic et ça crée une barrière robuste pour éviter tout rejet de l’arsenic dans l’environnement », a-t-il signalé. M. Mitchell concède cependant qu’une telle mesure nécessite des coûts faramineux.
Le gestionnaire ajoute que les travaux de décontamination devraient se dérouler sur une période de 5 à 10 ans suivant l’approbation par l’OTEVM. L’usine de traitement des eaux qui sera aménagée sur le site, selon le plan final présenté, opérera quant à lui sur une période indéfinie tant que les analyses des échantillonnages ne seront pas jugées satisfaisantes.
Emery Paquin a indiqué qu’il est encore trop tôt pour dire ce que le gouvernement des TNO, qui sera responsable du site suite au nettoyage selon des normes industrielles, comptait faire du secteur à long terme.
