Après cinq jours de consultations à Valence en Espagne, le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) s’est entendu, le 17 novembre, sur son quatrième rapport avertissant très clairement les dirigeants mondiaux des risques de l’immobilisme face aux changements climatiques. Ce document d’intégration et de synthèse des trois précédents rapports de 2007, tombe à point pour inciter une volonté politique commune lors de la conférence des Nations unies sur les changements climatiques le 3 décembre prochain à Bali, en Indonésie.
C’est Ban Ki-moon, le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU) qui a ouvert la cérémonie du lancement de ce quatrième rapport. D’entrée de jeu, il a annoncé la couleur de ses attentes envers la communauté internationale : « Il [le document] contient un message qui ne peut être plus clair, c’est que la menace des changements climatiques est réelle et qu’il existe des moyens concrets et abordables pour s’en occuper». Ban Ki-moon a adressé cette annonce aux décideurs politiques de la planète, leur informant que ce IVe rapport du groupe lauréat du prix Nobel de la Paix 2007 était un manuel d’emploi facile à utiliser.
Le président du GIEC, Rajendra Pachauri a qualifié le document comme étant la dernière étape d’un effort phénoménal regroupant le meilleur de la compréhension et de l’expertise mondiale actuelle sur les changements climatiques. « Une couleur particulière vient se greffer à ce rapport, ajoute-t-il, c’est que nos découvertes et notre travail ont dû être acceptés et approuvés par les gouvernements qui sont les membres du GIEC ».
Ainsi suite aux trois rapports, qui ont traité des « éléments scientifiques », des « conséquences, de l’adaptation, de la vulnérabilité », et de « la lutte contre les changements climatiques », il existe des solutions envisageables pour l’humanité. Le rapport présente qu’il y a une large variété de politiques et d’instruments disponibles pour les gouvernements afin qu’ils créent de stimulantes actions d’atténuation. Aussi, les niveaux de stabilisation adressés peuvent être rejoint en déployant un portfolio des technologies disponibles maintenant ou attendues d’être commercialisées dans les prochaines décennies. Et enfin, l’utilisation d’un prix du carbone efficace peut réaliser un potentiel d’atténuation significatif dans tous les secteurs.
Lors de sa présentation, le secrétaire général de l’ONU a affirmé qu’il avait été témoin des transformations causées par les changements climatiques lors de ses récentes visites sur les glaciers de l’Antarctique et dans la forêt tropicale de l’Amazonie. Ces dernières faisant plus peur que des films de science-fiction, car elles étaient réelles. « Je peux vous dire avec assurance que des actions drastiques issues d’une concertation globale sont nécessaires. Je somme les dirigeants politiques non seulement d’entamer des négociations pour définir des solutions que toutes les nations pourront adopter, mais aussi de conclure ces négociations dès 2009», a-t-il déclaré.
Le Canada se défile
Plus tôt dans la semaine, le Premier ministre du Canada, Stephen Harper, déclarait à la réunion du Commonwealth qu’il ne signerait jamais un accord ressemblant à celui de Kyoto. « La seule façon dont nous allons avoir un accord international efficace c’est que tout le monde signe en même temps. Nous avons déjà vu à Kyoto que si nous obtenions un tiers du monde qui signe et que l’on attend les deux autres tiers, cela ne marchera jamais », a déclaré Stephen Harper.
Le mois passé, le président de la commission européenne, José Manuel Durão Barroso, a pour sa part maintenu que l’Union européenne reste fermement résolue à atteindre ses objectifs de Kyoto, et qu’elle les atteindrait. Le 29 octobre, le président Barroso s’est réuni avec son groupe consultatif de haut niveau sur l’énergie et le changement climatique afin d’examiner les défis qui s’annoncent en matière de changement climatique, et pour se préparer à la conférence du 3 décembre prochain.
