La grande vague de froid qui a frappé les TNO la semaine dernière a diminué d’intensité en début de semaine, mais les météorologues prédisent néanmoins que les mois de février et mars devraient être plus froids que la normale sur le territoire et dans l’Ouest canadien en général.
Du 28 janvier au 4 février, le mercure est descendu sous la barre des -40 degrés Celsius à au moins une reprise dans la journée selon les données de l’aéroport de Yellowknife. Il s’agissait ainsi de la plus longue séquence de froid depuis janvier 1994. Cette année-là, les thermomètres avaient indiqué un minimum de -40 °C ou plus froid pendant 16 jours consécutifs.
La journée la plus extrême à Yellowknife fut le 31 janvier alors que le mercure a atteint les -45,9 °C avant le facteur de refroidissement éolien. Selon les données disponibles en ce moment, c’est à Wha Ti qu’on a enregistré la température la plus froide aux TNO cette année avec -47,4 °C le 1er février. On est cependant toujours bien loin du record de tous les temps aux TNO de -56,7 °C qui a été répertorié à l’aéroport d’Inuvik le 4 février 1968.
Jesse Jasper, météorologue à Environnement Canada basé à Yellowknife, explique qu’une telle séquence de froid est chose plutôt rare depuis quelques années. « Depuis les années 1990, nous avons eu des températures froides sous les -40 degrés, mais en général ça ne dure jamais longtemps. Avant 1990, il y avait plus de périodes prolongées de temps très froids, mais depuis, c’est des périodes plus courtes », a-t-il confié.
M. Jasper se rappelle très bien de l’hiver 1979, un an après son arrivée dans la capitale, où le mercure était demeuré sous les -25 degrés durant 39 journées consécutives. Trois ans plus tard, en janvier 1982, la température moyenne de tous les jours du mois avait été de -30 °C ou plus froid.
Ce dernier ajoute que la dernière vague de froid extrême est attribuable à la position récente du courant-jet (jet stream), un courant d’air de haute vélocité qui se promène dans l’atmosphère à environ 30 000 pieds d’altitude et bien connu dans le domaine météorologique.
« Dépendamment de sa position, le courant-jet apporte de l’air froid de l’Arctique ou des courants plus chauds des tropiques. […] Dans les dix derniers jours, le courant-jet est pris dans la même position et il amène des masses d’air froid de l’Arctique sur l’Ouest canadien et ça balaie autour », a noté M. Jasper. Il fait remarquer que la région de l’est de l’Arctique a vécu le phénomène opposé et a connu des températures très douces dernièrement.
Un hiver plus froid
Malgré les froids récents, la moyenne de température pour le mois de janvier cette année ne s’est établie qu’à -26 °C, légèrement au-dessus de la normale de saison de -26,8 °C. Il faut dire que la nouvelle année avait débuté avec des températures beaucoup plus clémentes.
Bien que l’hiver soit loin d’être terminé, Bob Cormier, du bureau d’Environnement Canada en Saskatchewan, affirme que les TNO ainsi que l’Ouest canadien sont en voie de connaître un hiver à contre-courant de ce qui s’est vu dans les récentes années. « En général, les mois d’hiver dans les cinq dernières années ont été au-dessus de la normale. Maintenant, selon nos prévisions pour l’ensemble de l’hiver, nous nous attendons à un hiver sous les normales », a-t-il dit.
Selon lui, les Ténois devront prévoir des mois de février et mars, et même un printemps, plus froids que la normale. « Nous ne disons pas qu’il n’y aura pas de périodes plus chaudes, mais ce que nous disons, c’est que les périodes froides vont surpasser les périodes plus douces », a raconté M. Cormier.
Déjà à l’automne, les météorologues prévoyaient un hiver plus froid en raison du phénomène La Niña (engendrée par une température plus basse de l’Océan Pacifique) qui touche la planète en ce moment. « Ce n’est pas une garantie absolue, mais si on regarde les nombreux épisodes de La Niña dans le passé, la plupart ont résulté en des températures sous les normales en hiver et au printemps », a-t-il conclu.
