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le Vendredi 14 mars 2008 0:00 Environnement

Construction écologique: Une maison en bois qui n’a pas l’air d’un shack

Construction écologique: Une maison en bois qui n’a pas l’air d’un shack
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Des plans de construction à la photo finale où des enfants colorient dans un salon lumineux, le livre d’Emmanuel Carcano, entraîne le lecteur à suivre chronologiquement les étapes de la construction de sa maison écologique en Isère dans le sud-est de la France. L’auteur, journaliste et photographe avoue dès les premières lignes de cette chronique, que c’est en 1993 après deux hivers à -40° passés dans un shack de la capitale ténoise, que lui est venu l’envie persistante de vivre dans une maison en bois.

La bâtisse décrite fait marque d’exemple pour le regain d’intérêt des constructions en bois dans un pays où le béton règne depuis le XXe siècle. Léger et résistant, le bois serait d’après ce livre, 12 fois plus isolant que le béton et 350 fois plus que l’acier. Ainsi, avec cette ressource renouvelable, une demeure bâtit avec une ossature bien isolée serait bien moins énergivore que les maisons conventionnelles du vieux continent.

Mais la maison écologique ne repose pas uniquement sur l’utilisation du bois, sinon le Canada serait le chef de file de cette industrie, mais plutôt sur des choix orientés vers des matériaux alternatifs et des installations ingénieuses pour économiser eau et électricité.

Ainsi, le journal de bord d’Emmanuel Carcano décrit et donne tout d’abord des conseils sur la conception et la mise en place d’un climatiseur économe. Le puits canadien se sert de l’inertie de la terre pour rafraîchir la maison l’été et la réchauffer l’hiver, grâce à de l’air qui circule à travers un tuyau enterré à environ deux mètres sous terre. Les fondations de la maison comprennent aussi une cuve de récupération d’eau de pluie qui grâce à un système de redistribution alimente la consommation d’eau dirigée vers les toilettes et le lave-linge. Une économie estimée à 70 litres par jour sur la facture d’eau potable. Le garage partiellement situé sous le niveau de la terre est recouvert d’une toiture-terrasse végétalisée. Autre que l’esthétisme, c’est un choix qui offre plusieurs avantages comme une meilleure rétention d’eau permettant d’alléger le réseau d’assainissement et une bonne isolation thermique pour les pièces situées en-dessous.

Ensuite, le livre décrit des matériaux comme les contreventements en fibre de bois, permettant de fixer une sorte d’enveloppe sur l’ossature pour la stabiliser et de réaliser une étanchéité extérieure à l’air et à l’eau. On retrouve aussi l’isolation en ouate de cellulose, qui permet un bon déphasage thermique en plus de ses qualités isolantes. Finalement, c’est avec l’installation d’un puissant poêle à bois, qui sera l’unique moyen de chauffer la maison et l’utilisation ingénieuse d’un chauffe-eau à l’énergie solaire que se termine ce recueil.

À l’instar de cette maison, le livre est très bien monté. Les conseils et les notes des professionnels retrouvés au fil des pages sont pertinents et intéressants. L’auteur se livre à une critique intègre de son travail, notant les erreurs et les bons choix qu’il a faits. La présence de quelques post-scriptum est aussi un élément appréciable pour le lecteur qui chemine tout au long de ces sept mois de chantier.

Le livre, Bâtir écologique aux éditions Terre vivante est disponible sur le site Internet Amazon.fr.

BV : En correspondance avec L’Aquilon, l’auteur insiste qu’il est tout à fait possible de construire écologique dans les TNO, mais qu’il faut s’en donner les moyens et augmenter l’isolation.