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le Jeudi 7 mai 2009 15:45 Environnement

PROJET VERT L’AVENIR : Chronique d’écosurvie LE COMPOST HUMAIN

PROJET VERT L’AVENIR : Chronique d’écosurvie LE COMPOST HUMAIN
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Contemplez cette image : Vos carottes poussent dans un terreau composé principalement de vos excréments. Ça vous fait grincer des dents ? Vous n’êtes pas seul. Pourtant, Joseph Jenkins l’auteur de The humanure handbook fait pousser ses légumes dans du compost d’excréments humain et les mange depuis plus de vingt ans. L’auteur utilise tous les trucs dans son chapeau pour convaincre les scatophobes de reconnaître qu’ils le sont. En fait la grande majorité des nord-américains le seraient. Aujourd’hui j’appuie l’auteur dans cette déclaration. Pourtant avant d’avoir lu son livre, disons que je n’étais pas un fervent amateur de l’excrément humain. Mes carottes ne poussent pas encore dans ma crotte, mais je considère maintenant la possibilité.

 

Ce ne fut probablement pas une tâche facile d’écrire un livre complet sur l’excrément humain. M. Jenkins a réussi à mon avis à rendre son livre intéressant, drôle et pratique. Il l’a en plus fait sans mâcher ses mots. Une des phrases qui m’a le plus marqué fut : « Le monde est divisé en deux catégories de gens : Ceux qui chient dans leur réserve d’eau potable et ceux qui ne le font pas. » Ça fait un peu sensationnaliste, mais avouez que ça marque … surtout quand on fait partie de la première catégorie !

 

L’auteur n’a pas peur des mots, ni des idées qui vont à contre-courant de ce que l’on considère « normal ». Il prend deux cent cinquante pages pour aller dans le détail d’un des aspects les plus personnels de notre vie … mais dont nous ne savons à peu près rien ! Un des chapitres porte d’ailleurs le titre « Une journée dans la vie d’une crotte » (A day in the life of a turd). On suit notre ami à travers un voyage qui nous amène de la bécosse à l’usine de traitement. Serez-vous surpris d’apprendre qu’une des façons les plus dangereuses de traiter nos eaux usées est l’usine de traitement ? Pensez-y deux secondes. Comment pensez-vous qu’on puisse traiter de manière sécuritaire et aussi rapide le flot d’excréments humain d’une ville comme Vancouver par exemple? Et s’il n’y avait que les excréments humains à traiter, ce ne serait peut-être pas si pire, mais on oublie souvent tout le reste des produits chimiques qui se retrouve aussi dans les égouts. On n’a rien pour rien et ce n’est pas différent pour la gestion de nos égouts.

 

Je n’irai pas dans les détails, si ça vous intéresse le livre se trouve dans le système des bibliothèques des TNO. Je finirai juste en disant qu’il n’y a pas qu’une seule façon de gérer nos excréments. Même si de les transporter à l’aide d’eau potable semble la manière la plus facile, cette facilité a un prix. Ce prix, comme dans bien d’autre cas, on nous le présente que très rarement et même souvent quand on nous le présente et qu’il ne fait pas notre affaire on a tendance à regarder de l’autre côté.

 

Suggestion de lecture de la semaine :

Le livre The humanure handbook de www.randomhouse.ca ou www.josephjenkins.com

 

N’oubliez pas de passer vos commentaires www.aquilon.nt.ca ou www.ecosurvie.unblog.fr