le Vendredi 28 novembre 2025
le Jeudi 14 mai 2009 16:22 Environnement

PrOJET VERT L’AVENIR : Chronique d’écosurvie POLLUSONGE

PrOJET VERT L’AVENIR : Chronique d’écosurvie POLLUSONGE
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Comme plusieurs d’entre vous j’imagine, j’ai grandi à l’extérieur des TNO. Avant d’arriver ici je ne m’étais pas posé trop de questions sur la qualité de l’air que je respirais lorsque je vivais dans la ville de Québec. Il y a dix ans, après quelques mois passés à Yellowknife, je me souviens être retourné à Québec pour une visite et avoir été marqué par la senteur.

 

Dix ans plus tard, je viens de passer six semaines dans le « Sud ». J’ai mal à la tête et j’ai l’impression d’être constamment enrhumé. N’ayez crainte, je ne veux pas transformer cette chronique en « les bobos des Zibeaux ». Ce qui justifie que j’écrive au sujet de mes bobos, c’est que j’ai des raisons de croire que l’environnement dans lequel je me trouve présentement est la cause de mes maux. Québec, Montréal, Ottawa, Toronto et Edmonton nous ont accueillis tour à tour, puis à un moment donné nous nous sommes retrouvés à Vegreville pour deux jours dans le fond d’un champ. Tout à coup le mal de tête était parti et je pouvais enfin respirer en paix. « Étrange », que je me suis dit. De retour à Edmonton, une heure à l’ouest de Vegreville le mal de tête me reprend et mon « rhume » est de retour. « Ah ben », que je me suis dit. Puis, par hasard, on doit retourner à la campagne. Devinez quoi ? J’étais comme neuf.

 

Tout à coup je réalise la chance que j’ai de vivre dans un endroit comme Yellowknife. Ou, si on veut regarder ça autrement, je réalise à quel point le type de ville dans lequel j’ai passé trente ans de ma vie sans m’en rendre compte est pollué. Il y a de tout pour tous les goûts. Des vêtements sur la corde à linge qui virent au gris, des gens qui laissent leur moteur virer à 20 °Celsius, des toilettes qui sont flushées au moindre pipi, des autoroutes qui entourent des quartiers « où il fait bon vivre », des interdictions de se baigner dans des cours d’eau qui n’ont rien d’une marre stagnante, des aérobus qui passent au-dessus du quartier « où il fait bon vivre » toutes les dix minutes… j’en passe et des meilleures. En parlant avec les gens du coin, je commence à me rendre compte qu’ils se retrouvent, comme moi il y a dix ans, dans la version urbaine de l’adage « on ne peut voir la forêt à cause des arbres qui nous cachent ». On s’est fait regarder de travers plus d’une fois lorsqu’on annonçait qu’on allait marcher jusqu’à la bibliothèque située à un peu plus d’un kilomètre. À l’offre qu’on nous faisait de nous reconduire partout nous répondions : « N’est-ce pas un peu dommageable pour l’environnement de prendre votre voiture si souvent ? » À ma grande surprise, plus d’une fois, par de jeunes et de moins jeunes adultes on nous répondait que toute cette histoire de changements climatiques causés par l’humain c’était de la foutaise. Ça aurait même été prouvé scientifiquement. « Le climat c’est fluide » me suis-je fait dire plus d’une fois. Ce « climat fluide » c’était la première fois qu’il m’affectait autant. Tout cela me trouble et au risque de me faire regarder de travers, je ne peux plus rester là à rien faire … alors je chronique !

 

Suggestion de lecture de la semaine :

Le livre Heat: How to Stop the Planet From Burning

de George Monbiot, disponible sur le réseau des bibliothèques des TNO.

 

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