le Dimanche 20 avril 2025
le Vendredi 3 novembre 2000 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:35 Francophonie

Tolérance zéro ! La violence au foyer

Tolérance zéro ! La violence au foyer
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L’inauguration de la semaine officielle de sensibilisation à la lutte contre la violence au foyer, du 30 octobre au 5 novembre, a pour but de sensibiliser les gens à ce mal qui ronge la population. Il s’agit d’une initiative du ministère de la Santé et des Services sociaux en collaboration avec plusieurs organismes comme l’Association des femmes autochtones des T.N.-O.

« Personne, ni groupe ni gouvernement, ne peut résoudre ce problème en situation isolée. Cette semaine vise à mobiliser les individus, les agences et les gouvernements pour s’engager dans une politique de tolérance zéro », souligne le premier ministre des T.N.-O., Stephen Kakfwi.

Selon le rapport sur l’état de santé des résidents des T.N.-O., le nombre d’agressions sexuelles rapportées, entre 1992 et 1997, a augmenté de 12 %. Cependant, il faut être prudent lors de l’interprétation de ces statistiques, puisqu’il se peut que le nombre de cas rapportés ne corresponde pas à une augmentation du nombre d’agressions sexuelles. En effet, le rapport souligne que la sensibilisation croissante des gens par rapport à la violence a peut-être encouragé ceux-ci à se confier et à parler davantage des violences subies.

Cette situation déplorable ne se limite pas aux T.N.-O. Depuis l’âge de 15 ans, 51 % des canadiennes rapportent avoir été victimes de violence physique ou sexuelle, selon Statistiques Canada. Toujours selon l’agence gouvernementale, les hommes violents sont davantage susceptibles d’avoir été témoins de violence conjugale durant leur enfance.

« La violence au foyer n’influe pas seulement sur les principaux concernés, mais sur l’ensemble de la communauté. Les enfants violentés peuvent adopter des comportements agressifs à l’école, envers leurs petits camarades », affirme Karen Bradbury, travailleuse sociale au Family Support Network and Self Home Network à Hay River. « Les jeunes se sentent coupables. Ils ont peur et sont en colère. C’est OK de ressentir de la colère, mais il faut savoir comment l’exprimer sans blesser les autres », ajoute-t-elle. Comment faire pour venir en aide aux personnes victimes de violence ? « Nous ne pouvons les pousser à faire certaines choses. Il faut les écouter, leur parler ouvertement et leur laisser savoir que nous sommes là », indique Karen Bradbury.

Pour la période couvrant le mois d’avril 2000 au mois de septembre 2000, la ligne d’écoute téléphonique du Family Support Network and Self Home Network, qui dessert l’ensemble des T.N.-O., a permis de répondre à 19400 appels. Certaines personnes étaient en situation de crise, d’autres appelaient pour obtenir de l’information, des références, des conseils. Si la création d’une telle semaine de sensibilisation face à la violence au foyer est un pas dans la bonne direction pour briser le cercle de la violence, il y a encore beaucoup à faire : construire de nouveaux centres d’hébergement pour les femmes et leurs enfants, allouer plus de fonds pour les mères qui quittent un mari violent, et se retrouvent seules pour élever leurs enfants.