« À l’université, on est toujours un petit peu dans une bulle », raconte Isabel, qui a découvert que le travail dans le domaine communautaire correspondait à ses valeurs à la suite d’un stage de fin d’études. La nouvelle coordonnatrice de l’Association franco-culturelle de Yellowknife a depuis cumulé plusieurs expériences de travail auprès de divers groupes comme les travailleuses du sexe.
« J’ai travaillé un an au centre de jour Stella, à Montréal, qui fournit des services sociaux et de santé aux travailleuses du sexe. Il fallait établir leurs besoins et créer des liens avec les institutions responsables de répondre à ces besoins afin d’ouvrir un dialogue », explique Isabel. La voilà maintenant à Yellowknife pour ouvrir une autre forme de dialogue avec la communauté francophone de la capitale. « J’avais le goût de faire un retour en animation culturelle et de me retrouver en milieu minoritaire où il a un certain dynamisme. On éprouve un sentiment différent », soutient Isabel, qui a elle-même vécu en milieu minoritaire une bonne partie de sa vie.
Née à Sudbury, elle déménage toute jeune à Mississauga, près de Toronto, où elle réside durant 15 ans. Elle élit ensuite domicile à Ottawa pour y terminer ses études secondaires dans la seule école française à offrir un programme d’art intégré au programme d’études régulier. Elle retourne ensuite à Toronto pour y étudier la danse contemporaine, mais elle ne termine pas son année. « J’allais voir le physiothérapeute tous les matins avant d’aller au studio de danse », se rappelle-t-elle en riant. Un changement de parcours l’amène donc à Montréal où elle complète un baccalauréat en animation culturelle. « Ça me permettait de rester dans le domaine de la culture », souligne Isabel. C’est d’ailleurs un stage au Centre d’éducation action des femmes qui l’a initiée, comme elle le mentionne, au « monde du communautaire ».
Quant à la planète Nord, Isabel y avait déjà mis les pieds, il y a un an et demi de cela. Cette dernière était allée au Yukon avec son copain. « Ce voyage a un peu démystifié le Nord et puis, on a découvert qu’il y avait des communautés francophones », raconte Isabel. « Ici, la composition hétérogène des gens, qui viennent de plusieurs endroits, laisse place à une atmosphère de créativité intéressante. » Donc, jusqu’à présent, elle se plaît dans son nouvel environnement, prête à relever les défis qui l’attendent ! « Je suis émerveillée par les paysages [enneigés] et même si je suis une étrangère, je ne me sens pas étrangère », avoue la nouvelle coordonnatrice qui espère rester deux ans à Yellowknife.