La conférence sur la santé et les services sociaux, qui déroulait à Hay River les 18, 19 et 20 juin derniers, a coûté près de 225 000 dollars et réuni quelque 200 délégués.
« Nous devons faire notre part afin de promouvoir de meilleures relations entre les gouvernements autochtones, les travailleurs de première ligne et les communautés » souligne la ministre de la Santé et des Services sociaux, Jane Groenewegen.
Selon la directrice du Yellowknife Women’s Center, Arlene Hache, c’est la première fois que se retrouvaient réunis des travailleurs de première ligne provenant d’organismes gouvernementaux et non gouvernementaux, de même que des dirigeants de nations autochtones afin de discuter des problèmes sociaux.
Toutefois, au sortir de cette conférence, certains participants se posent des questions. « Vont-ils vraiment nous écouter, ou n’est-ce qu’une autre conférence qui nous ramènera au point de départ », s’interroge Nora Doig, responsable du dossier de la santé et des services sociaux au sein de la Nation dénée.
Selon la représentante dénée, les T.N.-O. ne possèdent même pas les ressources nécessaires pour diagnostiquer les enfants qui sont atteints du syndrome d’alcoolisme foetal et le gouvernement organise une conférence qui coûte 225 000 dollars.
« Avec une partie de cette somme, nous aurions pu investir dans l’enseignement traditionnel à nos jeunes pour leur assurer un avenir meilleur. Nous aurions pu embaucher un professeur pour donner des cours sur la sexualité, l’art d’être parent », soutient Nora Doig.
« La plupart des programmes actuels ont été mis en place par le GTNO, nous sommes exclus du processus d’élaboration de ces programmes », affirme Viola Thomas de la Nation dénée.
« Nous devrions pouvoir partager notre expérience et participer à la création de programmes reflétant davantage la diversité culturelle des Territoires du Nord-Ouest », ajoute-elle.
La Nation dénée a d’ailleurs adopté une proposition lors d’une récente réunion à Fort Providence. Ses représentants s’opposent au transfert de l’administration des programmes sociaux, du gouvernement fédéral vers le gouvernement territorial. « Notre Nation croit en son droit à l’autodétermination, qui inclut le droit d’élaborer et de fournir des programmes sociaux qui honorent les enseignements sacrés des Dénés et leurs traditions.»