À l’exception de l’Association franco-culturelle de Yellowknife, les associations francophones des Territoires du Nord-Ouest attendent toujours leur premier versement de subventions du ministère de Patrimoine canadien. Selon le directeur général de la Fédération Franco-TéNOise, Daniel Lamoureux, la Fédération a emprunté 210 000 $ sur sa marge de crédit. « L’Association des francophones de Fort Smith a épuisé ses budgets, l’Association des franco-culturelle de Hay River a emprunté de l’argent au Conseil scolaire, l’Association des francophones du delta du Mackenzie a contracté un prêt de 10 000 $, et la FFT roule sur le crédit », soutient Daniel Lamoureux.
Pour la garderie Plein soleil, la situation est critique. La coordonnatrice de la garderie, Arlette Fonteneau, a dû emprunter à l’Association franco-culturelle de Yellowknife. « Comme nous n’avons reçu aucun versement de Patrimoine canadien, nous avons été obligés d’emprunter afin de verser les salaires à nos employés », explique la coordonnatrice. Actuellement, la seule rentrée d’argent de la garderie provient des droits d’inscription versés par les parents.
« Nous sommes un organisme à but non-lucratif, il nous est donc impossible de contracter un emprunt à la banque puisque nous n’avons pas de ligne de crédit », souligne Arlette Fonteneau. Pour elle, la seule façon d’obtenir un prêt serait de le demander sur une base personnelle. « Tous les mois, depuis avril, je me fais du mauvais sang. On a besoin de cet argent », s’exclame-t-elle, en ajoutant que présentement, elle ne fait que payer les salaires des employés et acheter la nourriture pour les enfants.
Le changement du mode de gestion des sommes allouées à la francophonie ténoise n’a pas retardé le paiement des versements, selon le directeur régional de Patrimoine canadien pour le Manitoba, les Territoires du Nord-Ouest et le Nunavut, Louis Chagnon. « C’est plutôt le processus d’évaluation qui a changé », indique-t-il. « Les gens du Conseil du trésor sont difficiles à rencontrer », poursuit-il, en ajoutant que chacun des accords doit contenir un plan d’évaluation.
L’AFCY a pourtant déjà reçu une subvention de fonctionnement et une autre pour la programmation et les activités prévues pour l’année 2001-2002. Des accords de contribution ont été signés par la garderie Plein soleil, l’AFCY, la FFT et L’Aquilon, qui attendent toujours le premier versement de leur chèque.
La francophonie des Territoires du Nord-Ouest n’est pas la seule à vivre cette situation de disette financière. Certaines associations francophones avaient même qualifié Patrimoine canadien « d’ennemi » lors de la réunion annuelle de la Fédération des communautés francophones et acadiennes, qui s’est déroulée en juin dernier. Louis Chagnon n’a pas voulu émettre de commentaires sur le mécontentement grandissant des associations francophones au pays.