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le Vendredi 21 juin 2002 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:35 Francophonie

Garderie Plein Soleil Dix années de labeur en français

Garderie Plein Soleil Dix années de labeur en français
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La première décennie d’existence de la Garderie Plein Soleil n’a pas été de tout repos. Aujourd’hui, les bâtisseurs clament mission accomplie!

Bien installée à l’École Allain St-Cyr, la Garderie Plein Soleil est aux limites du maximum d’enfants autorisé par son permis. Côté finances, l’équilibre est atteint. Dans le futur, on songe même à agrandir et accepter plus d’enfants. Il fut pourtant un temps où le navire avait à affronter les pires tempêtes.

C’est dans la foulée de la création de l’École Allain St-Cyr, en 1989, que l’Association des parents francophones de Yellowknife crée un comité ayant pour mandat de mettre sur pied un service de garde en français à Yellowknife. Le 4 mars 1991, le premier conseil d’administration de la future garderie est formé, sous la présidence de Denise Canuel.

Le problème de l’emplacement de la garderie est le premier à se dresser devant le conseil d’administration et Johanne Thibault est embauchée pour développer le projet. De la rue Burwash à la rue Brettzlaff, en passant par Knutsen Court, les déménageurs ne font que commencer leur boulot!

C’est finalement sur la rue Brettzlaff, dans la vieille ville, que l’on procède à l’inauguration officielle du service de garde. L’événement a lieu le 14 décembre 1992. À partir du 19 octobre de l’année précédente, 21 enfants étaient inscrits à la garderie, mais la plupart l’étant à temps partiel, les problèmes financiers débutent.

François Cyr arrive à la présidence de la garderie en septembre 1993. « Démarrer une garderie, c’est pire que de démarrer une entreprise. Le plus gros problème, c’est de faire appel à des bénévoles. Mais ce sont, bien sûr, des gens qui ont des enfants et qui travaillent », se souvient-il.

« Tous les quatre mois, il fallait se demander si l’on ferme ou si l’on reste ouvert. Nous avions des problèmes au niveau de l’argent, beaucoup de rotation de personnel et de la difficulté à impliquer les parents », d’ajouter M. Cyr qui considère que la garderie était alors au beau milieu d’un cercle vicieux duquel elle s’est sorti à coups « de chances et de circonstances ». À plus d’une reprise, l’intervention de la communauté a été nécessaire pour donner de l’oxygène au service de garde francophone.

Au printemps 1994, c’est l’ultimatum. Plusieurs enfants quittent la garderie et M. Cyr fait appel aux parents pour inscrire leurs enfants, sinon la garderie ne pourra pas demeurer ouverte. Les inscriptions viennent, mais pas suffisamment. La garderie demeure cependant ouverte, même en été.

La garderie quitte alors la vieille ville. Le loyer y était coûteux et les relations avec les voisins n’étaient pas au beau fixe. «Lorsqu’un ballon tombait chez la voisine, celle-ci le crevait avant de le relancer dans la cour de la garderie », de relater M. Cyr. En fait, dès le départ, des voisins s’étaient opposés à l’implantation de la garderie et aux allers et venues des parents.

En janvier 1995, la garderie ouvre ses portes dans un local situé dans les locaux de l’église adventiste du septième jour et élargit sa gamme de services. La situation financière de la garderie s’améliore un tantinet, mais l’optimisme sera de courte durée. L’année suivante, une vingtaine de jeunes bénéficient de la garderie.

Arlette Fonteneau est arrivée à la garderie en 1998. « Quand je suis arrivée, il y avait huit enfants et on était dans le sous-sol d’une église. Il n’y avait qu’une seule pièce et ce n’était pas très agréable. Il n’y avait pas beaucoup d’argent, seulement celui des parents », se rappelle-t-elle. Le déménagement en face de l’hôtel Igloo Inn survient peu de temps après l’arrivée de Mme Fonteneau. La garderie y atteint enfin sa trentaine d’enfants avant de se retrouver dans les locaux actuels, à l’École Allain St-Cyr.

Aujourd’hui, à travers le Canada, l’aide à la petite enfance constitue un certain intérêt pour les élus. Cependant, aux Territoires du Nord-Ouest, le financement continue d’être basé sur les projets et sur une allocation de cinq dollars par jour, par enfants. Depuis 1998, les parents n’ont pas vu d’augmentation de frais de fréquentation de la garderie, mais ils continuent de payer 600 dollars par mois pour un bébé à temps plein et 550 $ pour un enfant de plus de 18 mois.

À plus long terme, l’actuelle présidente du conseil d’administration, Sylvie Hayotte, aimerait voir l’espace disponible à la garderie grimper à 60 enfants. Pour ce faire, la collaboration de l’école est demandée. « Il faudra que l’école bâtisse d’autres locaux pour que nous puissions utiliser tout le sous-sol. Ça pourrait se faire d’ici deux à cinq ans », de projeter Mme Hayotte qui croit que l’implication des parents est encore nécessaire pour la survie de la garderie.

« Il y a un adage qui dit que ça prend toute une communauté pour élever un enfant », de conclure Suzette Montreuil, qui a assumé la présidence de la garderie de 1998 à 2000.