Martin Dubeau a du pain sur la planche. Il a pour mandat d’adapter les divers programmes éducatifs offerts par le Centre du patrimoine septentrional en français. Celui-ci doit voir à ce que les programmes puissent être offerts autant aux élèves de français de base, qu’à ceux d’immersion ou de français langue première.
« Je pourrais dire que c’est un travail de traduction, mais je préfère dire que c’est de l’adaptation. J’assiste d’abord au programme en anglais, avant de le fignoler en français. Si, par exemple, les jeunes sont des débutants en français, je dois m’adapter à eux », mentionne Martin Dubeau, qui fait remarquer que la responsable des services d’éducation et de vulgarisation au Centre, Barb Cameron, avait déjà entrepris le travail en présentant quelques programmes en français.
Cette dernière signale d’ailleurs que c’est en réponse à un besoin du milieu qu’il a été décidé d’offrir ces programmes en français. « Quand on regarde les statistiques, je peux facilement dire que 20 % de nos programmes sont en français. Il y a donc réellement un besoin. Quand les gens le demandent, nous essayons de fournir le service », dit Mme Cameron.
Selon elle, le défi n’est pas tant d’offrir le programme en français, mais de trouver des personnes qualifiées pour le faire. « Ça prenait des gens qui sont confortables avec les étudiants et le jeune public. Aussi des gens qui ont les connaissances sur les méthodes utilisées pour enseigner le patrimoine du Nord. Il y a peu de gens ayant cette expertise, capable d’enseigner dans le contexte d’un musée, plutôt que d’une salle de classe. Martin a une bonne expérience et il connaît bien le système scolaire. Je pense qu’une fois que les écoles sauront qu’il est là pour offrir les programmes en français, nous aurons plusieurs réponses », d’analyser Mme Cameron.
Martin Dubeau entend d’ailleurs faire connaître ce service aux différentes écoles offrant le programme d’immersion ou de français langue première. Le Centre du patrimoine septentrional offre une vaste gamme de programmes, destinés aux jeunes de tous les âges. « À titre d’exemple, nous faisons des programmes sur les explorateurs, sur les particularités des animaux du Nord qui leur permettent de survivre à ce climat, sur l’histoire de Yellowknife, des randonnées printanières autour du Lac Niven, du canot, un programme d’archéologie, etc. », de souligner Barb Cameron.
Pour Martin, ces programmes éducatifs font vraiment appel à l’imaginaire des enfants. « Par exemple, au cours des programmes sur le mode de vie des Dénés et des Inuits, les jeunes sont appelés à toucher les choses. Ils ne sont pas juste assis comme à l’école. Ils voient des présentations vidéo, des diaporamas et ils parlent à des aînés à propos de leur culture », dit-il.
Même son de cloche du côté de Mme Barb Cameron. « Nous amenons des pièces de collection que les jeunes peuvent voir de leurs propres yeux. Ils peuvent enfiler les vêtements traditionnels, sentir les choses, leur toucher. Nous appelons ça la collection d’enseignement », explique-t-elle. Elle ajoute également qu’une trousse d’enseignement peut même être prêtée aux écoles de l’extérieur de Yellowknife.
Mme Cameron rappelle qu’en plus des programmes éducatifs offerts aux étudiants à travers leur école, la famille peut assister à d’autres ateliers offerts le dimanche après-midi. Quant aux adultes, ils auront leurs propres soirées informatives sur différents sujets reliés à l’histoire et au patrimoine des Territoires.