Réuni le 7 janvier dernier, le conseil d’administration de l’AFCY a décidé de prendre les grands moyens pour répondre à la demande du ministère du Patrimoine canadien d’assainir ses finances. Pour l’année financière 2003-2004, le spectacle de Mara Tremblay sera annulé, de même que la contribution financière au festival Folks on the Rocks.
Selon la présidente de l’AFCY, Chantal Desgagné, l’annulation du spectacle de Mara Tremblay représente une économie de 5000 $. En y ajoutant l’annulation de la commandite du festival Folk on the rocks, les économies totales sont de 10 000 $. « Il n’y avait pas beaucoup de choses à couper pour 2003-2004. Nous avons donc été obligés d’annuler le spectacle. Pour les prévisions de 2004-2005, la révision des dépenses n’est pas tout à fait complétée », dit-elle.
Rappelons qu’avant les fêtes, le ministère du Patrimoine canadien avait demandé à l’AFCY de lui présenter des prévisions budgétaires équilibrées. L’organisme francophone accuse un déficit accumulé de 20 000 $ et se dirigeait vers un déficit de 7000 $ à 8000 $ pour l’année en cours. « Nous avons eu un avis de notre comptable qui nous a mis au fait de l’état de la situation financière de l’AFCY et, pour une troisième année, ils ont fait un déficit. La recommandation du comptable était de discuter avec l’Association pour l’encourager à établir un budget équilibré pour corriger la situation », explique la gestionnaire du ministère du Patrimoine canadien pour le Nord, Lise Picard.
Selon elle, ce n’est pas en raison de la situation financière de l’AFCY que le paiement du versement de la subvention a été retenu. « Ça a été retenu parce qu’un rapport d’activités n’est pas entré. Les deux éléments, l’analyse des états financiers et un rapport d’activités, sont les documents nécessaires pour déclencher le versement, donc, c’est en attendant de recevoir ce rapport », de mentionner Mme Picard, qui ajoute qu’une fois le document déposé, le processus de versement devrait être déclenché rapidement.
Mme Picard mentionne aussi que le ministère est ouvert à la discussion, sur le sujet des prévisions budgétaires équilibrées. « Ce sont toujours des choses qui peuvent être discutées. Nous ne voulons pas être la cause de l’aggravation du problème. Il faut que l’on sente, au cours des discussions, qu’il y a de la bonne volonté pour essayer de corriger la situation », d’expliquer celle qui croit qu’il soit « fort possible » que le ministère accepte un redressement étalé sur deux ans.
Lors de sa réunion du 7 janvier, le conseil d’administration de l’AFCY a approuvé une lettre qui serait envoyée au ministère. « La lettre leur dit que nous sommes très conscients de la situation et que nous la prenons très au sérieux », dit Chantal Desgagné.
À cette lettre, l’AFCY a ajouté un document de Radio Taïga intitulé Synthèse des premières années d’opération et Éléments de réflexion sur le problème de financement. Ce document explique principalement les défis auxquels la radio doit faire face. On y mentionne l’importance de trouver du financement pour embaucher une seconde ressource humaine, ce qui permettrait à la directrice, Sylvie Boisclair, de se concentrer davantage sur le développement de la radio et en « assurer la pérennité financière ». Selon le document de Radio Taïga, CIVR se dirige vers un déficit d’au moins 15 721 $ pour 2003-2004.
Démission d’Isabel Gauthier
Les administrateurs de l’AFCY n’étaient pas au bout de leur peine, le 7 janvier, puisqu’ils ont aussi reçu la lettre de démission de l’actuelle coordonnatrice de l’organisme, Isabel Gauthier. Cette dernière a donné des raisons personnelles pour expliquer sa décision. « C’est dans le but d’avoir plus de temps pour moi et ma famille. Le type de travail qu’exige ce poste demande beaucoup d’heures supplémentaires et l’investissement de soi, ce qui est difficile en ce moment », d’expliquer celle qui a un enfant en bas âge.
Étant donné la situation qui prévaut actuellement, la description de tâche pour le nouveau coordonnateur ou la nouvelle coordonnatrice pourrait aussi se trouver changée. « Nous demanderons sûrement des habiletés au niveau de la comptabilité », de faire savoir Chantal Desgagné, qui dit bien comprendre les raisons qui ont poussé Mme Gauthier à remettre sa démission. « Ça nous fait beaucoup de peine de perdre Isabel, mais je la comprends bien. J’ai moi-même arrêté de travailler pour être avec mes enfants », dit-elle.
De son côté, Isabel Gauthier croit également que son successeur devrait se concentrer sur la gestion de l’organisme. « Il faudrait tenter de trouver de nouvelles sources de financement dans le but d’avoir un nouvel employé qui pourrait ne s’occuper que de programmation culturelle ». Selon elle, la prochaine négociation de l’entente Canada-communauté devrait être la « solution logique », mais on ne peut compter que là-dessus. « Je n’ai pas beaucoup d’espoir que ce sera suffisant. Même si on augmente notre enveloppe actuelle de 20 à 25 %, on ne pourra pas se permettre d’employé supplémentaire, on pourra à peine assurer le salaire de la direction de la radio. Il faudra diversifier les sources de financement », de prévoir celle qui entend quitter d’ici le début mars pour permettre une transition en douceur à la permanence de l’AFCY.