On savait déjà que l’APADY désirait que l’école Allain St-Cyr soit agrandie ou alors qu’une nouvelle école francophone soit bâtie pour accommoder les besoins grandissants de la communauté. Mais, désormais, ce quelle demande c’est un centre scolaire-communautaire (CSC), un édifice qui réunirait à la fois les services scolaires, de la pré-maternelle à la douzième année, et les organismes communautaires francophones.
Cette formule n’est pas nouvelle. Au Canada, plusieurs communautés francophones minoritaires l’ont déjà adoptée. Au printemps dernier, différentes personnalités de la communauté franco-ténoise avaient d’ailleurs participé à la visite de quatre de ces centres en Saskatchewan, à l’initiative de l’APADY. Un rapport sur ce voyage est attendu incessamment.
La décision de promouvoir un CSC plutôt qu’un agrandissement des bâtiments déjà existants a été prise par les membres de l’APADY lors de l’Assemblée générale annuelle de l’organisme qui a eu lieu le 30 septembre dernier. Les six membres présents à l’assemblé ont voté à l’unanimité des résolutions en ce sens : 1) de demander à la Commission scolaire francophone de division(CSFD) qu’un CSC soit construit, 2) que la CSFD fasse une demande en ce sens au ministère de l’Éducation « d’ici le 15 octobre », 3) de mandater le Conseil d’administration de l’APADY d’entreprendre un recours judiciaire advenant qu’aucune réponse ne soit donné à l’organisme « dans un délais raisonnable » et 4) de solliciter l’appui du reste de la communauté. franco-ténoise dans leur démarche.
L’avocat qui représente l’APADY, Roger Lepage, est confiant que la demande de son client est légitime. En vertu de l’article 23 de la Charte canadienne des droits et libertés, assure-t-il, le gouvernement est tenu d’offrir une éducation en français équivalente à ce qui est offert en anglais, ce qui n’est pas le cas présentement. « Nous prétendons que la centaine d’élèves qui se trouve déjà à l’école, plus le côté pré-maternelle, fait en sorte qu’il n’y a plus d’espace pour l’école secondaire. Et d’ailleurs, que la construction n’a jamais été faite pour un vrai secondaire. Il n’y a pas de gymnase, il n’y a pas de laboratoire de science, il n’y a pas de cafétéria, il n‘y a pas de salle de jeux, il n’y a pas de terrain de jeu. Nous disons que la loi exigerait une construction complète pour le secondaire », à déclaré Me Lepage à l’issue de l’assemblée.
L’avocat estime aussi que la loi supporte la construction CSC. « L’article 23 supporte la thèse que l’école doit être au cœur de la communauté. Ce n’est pas seulement pour l’individu, pour l’élève, mais c’est vraiment pour l’épanouissement de la communauté dans son entier. Et donc, moi j’ai favorisé la demande pour un centre scolaire-communautaire », a-t-il dit.
Le président de la CSFD, Gérard Lavigne, a pour sa part indiqué que son organisme supportait l’agrandissement de l’école Allain St-Cyr ou la construction d’une nouvelle école francophone à Yellowknife pour accommoder les élèves du secondaire. Mais, ajoute-t-il, il ne veut pas se prononcer en faveur d’un CSC tant que ce projet n’aura pas l’assentiment des organismes et de la communauté francophone.
Conseil d’administration
L’assemblée générale de l’APADY aura aussi été l’occasion d’élire un nouveau Conseil d’administration.
Deux postes de conseillers devaient être comblés : celui de Sigrun Gersdottir qui a démissionné pour assumer la présidence de la garderie Plein-Soleil et celui de Luc Normandin qui ne réside plus à Yellowknife. Sylvie Hayotte-Rourke a été élue conseillère par acclamation et un poste est demeuré vacant. Selon la présidente, Yvonne Careen, « une personne » serait intéressée occuper ce siège, mais rien n’est voté.
Au momet d’écrire ces lignes, donc, le CA de l’APADY est formée de Yvonne Careen (présidente), Carmen Moore (vice-présidente), Marie Venne (trésorière), Nicole Pintkowsky (secrétaire), Rachell Simons et Sylvie Hayotte-Rourke (conseillères).
Activités
Cette année, outre mettre de la pression pour obtenir un CSC, l’APADY s’est donné pour objectif de réaliser quelques activités.
Une dame de l’Île-du-Prince-Edouard sera invitée à donner une formation aux parents sur l’alphabétisation en français. Elle parlera de l’importance de lire en français avec ses enfants.
La spécialiste de l’éducation en milieu minoritaire, Lise Paiement, sera aussi reçue par l’APADY. Militante et artiste engagée, Lise Paiement est une figure de proue du mouvement pour la reconnaissance des Franco-Ontariens.
Les parents ayants droit pourraient aussi avoir leur site web cette année. Aucun budget n’a été fixé pour l’instant, mais Yvonne Careen croit en ce projet. « On a besoin d’outil de mobilisation », souligne-t-elle. D’ailleurs l’APADY vient de publier à cet effet un guide fort bien fait.