La commission scolaire francophone de division (CSFD) conservera exactement le même personnel l’an prochain.

Cette situation est tout à fait exceptionnelle aux TNO où chaque année un francophone sur trois choisit de quitter le territoire. Le taux de roulement de la CSFD illustre généralement assez bien ce phénomène. Ainsi, la personne qui a cumulé plus d’années d’expérience en éducation francophone aux TNO est… un élève ! Charles Baillargeon, étudiant de dixième année ayant fait tout son cursus au sein de l’école Allain St-Cyr, est le doyen incontesté de son école.

Mais le traditionnel brouhaha de septembre n’aura vraisemblablement pas lieu en 2005. C’est, en tout cas, ce qui est pressenti par le directeur général de la commission scolaire, Gérald Lavigne. « Selon la convention collective, les gens pourraient encore revenir sur leur décision. Mais, selon les indications que nous avons, l’équipe restera exactement la même à l’École Boréale et à Allain St-Cyr », annonce celui qui précise que cela vaut tant pour le personnel enseignant, que la direction et le personnel de soutien.

« C’est un plus pour les parents de savoir qu’il y aura une continuité au niveau du personnel », ajoute M. Lavigne qui estime que de savoir que la même équipe sera au rendez-vous l’an prochain insuffle « un dynamisme positif » chez les enseignants.

Le directeur de l’École Allain St-Cyr, Jacques Anger, est du même avis. « Ça ne pourra pas nous nuire et ça envoie un bon message aux parents : que nous sommes sérieux dans notre démarche, que nous voulons entreprendre des choses et que nous n’allons pas arrêter à mi-parcours », souligne le directeur.

Ce dernier s’est lui-même engagé à poursuivre sa mission pour une autre année. « J’ai signé mon contrat », dit-il. Mais 2006 sera sa dernière. « On m’a demandé de rester, alors j’y ai pensé et j’ai décidé que, tous comptes faits, oui, je vais rester une autre année, la dernière », précise le directeur en poste depuis deux ans.

C’est d’abord pour mettre en place « un secondaire qui a de l’allure » que M. Angers a décidé de prolonger son contrat. Avec l’implantation d’une classe de onzième année et l’intégration des élèves de neuvième, il estime que 2005-2006 sera une année charnière pour l’éducation secondaire en français dans la capitale ténoise et il souhaite poursuivre le travail entamé en ce sens. En outre, le directeur note qu’il y a toute une série de projets qui auront lieu l’an prochain, dont le voyage des élèves de dixième en Europe, qu’il ne voulait pas laisser en plan.

Il ajoute qu’il est très satisfait du personnel de son école. « Le personnel qui est en place est extraordinaire et il semble heureux. La preuve c’est qu’ils veulent tous revenir. »

Et les élèves…

Si leurs profs seront de retour en septembre, pour une partie des élèves de la CSFD rien n’est moins sûr. Depuis janvier, la possibilité qu’une bonne partie, voire toute la classe, des élèves de huitième année de l’école Allain St-Cyr quitte l’école francophone est un sujet qui revient souvent à l’ordre du jour des réunions du Conseil scolaire.

Selon le directeur général, Gérard Lavigne, cette situation n’est pas étrangère au fait que le secondaire débute avec la neuvième année. « Il y a beaucoup d’élèves à la fin de la huitième année qui réévaluent leur situation scolaire parce qu’ils pensent à tous ces autres programmes scolaires secondaires. C’est pourquoi, après la huitième année, bon nombre, voire tous les élèves quittent l’école francophone », explique-t-il.

À un peu plus de deux mois de la fin des classes, M. Lavigne pense que le travail entrepris pour s’assurer qu’un maximum d’élèves demeurent à l’école francophone a porté fruit. « Nous avons des indications à l’effet que des élèves seront intéressés à rester, dit-il. Sur les huit, on pourrait en avoir la moitié ou peut être même un peu plus. Les indications sont bonnes, mais nous ne le saurons pas avant encore quelques semaines. »

Ceux qui resteront seront gâtés, car à compter de septembre tout le volet secondaire de l’école Allain St-Cyr se donnera sans-fil. La CSFD sera la première commission scolaire des TNO à doter chacun de ses élèves du secondaire d’un ordinateur portable qui sera un outil central dans presque toutes les matières. De la neuvième à la onzième année, les cours se donneront à l’ordinateur et les devoirs se feront en ligne. « L’école en entier sera réseautée sans-fil, annonce Jacque Angers. On se dirige vers une technologie avant-gardiste, pour Yellowknife du moins. »