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le Vendredi 11 novembre 2005 0:00 Francophonie

Son rire ne résonne plus au Conseil

Son rire ne résonne plus au Conseil
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Ne cherchez pas André Routhier au Conseil de développement économique des TNO. Depuis lundi dernier, il n’est plus à l’emploi de l’organisme franco-ténois.

Celui qui assurait le poste de directeur général du CDÉTNO depuis sa création, il y a trois ans, ne s’est pas entendu avec le conseil d’administration, au moment de négocier le renouvellement de son contrat.

« On voulait prendre une direction et André voulait en prendre une autre », résume le président du Conseil, Jean-Francois Pitre. André Routhier, lui même, s’est dit confortable avec cette interprétation. Son contrat devait se terminer le 31 mars 2006.

« Le départ d’André ne changera pas le fonctionnnement du Conseil », parie Sylvie Francoeur qui assure la présidence par intérim. Tant la trésorière du CDÉTNO, France Benoît, que le président s’entendent pour dire que les objectifs de l’organisme demeurent les mêmes : développer le marché touristique québécois, épauler les entreprises francophiles et stimuler l’employabilité des francophones.

Sylvie Francoeur,qui détient les postes de directrice des communications et d’agente de dévelopement au tourisme, pense embaucher un contractuel pour alléger sa tâche.

L’assemblée générale du CDÉTNO qui devait avoir lieu le 19 novembre est remise à plus tard. « D’ici deux ou trois semaines nous espérons pouvoir fournir une date », précise France Benoît.

Jean-Francois Pitre estime pour sa part que le poste de directeur sera affiché « peut être en décembre ».

Héritage

Avec trois années passées au CDÉTNO, Routhier était le troisième cadre le plus ancien de tout le réseau franco-ténois.

Il laisse derrière lui un héritage solide à la branche ténoise de RDÉE Canada. Ayant participé à l’édification du jeune organisme, il a été impliqué dans tous les accomplissements du Conseil à ce jour.

Arrivé à Yellowknife en août 2002, Routhier, avec son inimitable fou rire, s’est imposé comme un personnage atypique du réseau associatif.

Rapidement, il fait avancer l’idée que le CDÉTNO doit se doter de son propre conseil d’administration et de structure séparées de la FFT, tout en y conservant le titre de « membre associé ». Dès mars 2003, le conseil avait ses structures indépendantes et ses propres locaux.

Ce divorce, le premier grand coup de Routhier, donnait le ton à l’organisme qui désirait se dissocier de l’aile politique de la FFT pour se concentrer sur les questions de développement économique.

Tout au long de son mandat, Routhier aura conservé cette distance avec le reste du réseau. Quand le Conseil a présenté à la ville de Yellowknife un projet de centre culturel francophone, c’est à titre de consultant embauché par l’Association franco-culturelle de Yellowknife qu’il l’a fait.

Cette position apolitique et résolument pro-développement, a contribué à façonner l’image de marque du Conseil auprès des investisseurs des TNO et d’ailleurs. On peut affirmer sans se tromper que sous la direction de Routhier le CDÉTNO s’est positionné comme un organisme bien en vue aux TNO. C’est aussi, très certainement, un des organismes francophones les mieux connus ici et il jouit également d’une des meilleures réputations.

Juste avant de tirer sa révérence, Routhier a réussi un dernier coup fumant avec la victoire récente des Lauriers de la PME par l’entreprise L’Héritage/Le Frolic, un membre du CDÉTNO.

Pour ceux qui se posent la question, sachez qu’André n’a pas quitté Yellowknife. Il est encore en ville. Celui qui est atterri ici pour stimuler l’économie la plus vigoureuse au pays croit encore au potentiel du Nord.

Pour André Routhier la fin de son engagement avec le réseau associatif franco-ténois a un goût amer et pétillant à la fois.

Et il rit toujours autant.