Le Conseil de développement économique des TNO (CDÉTNO) a signifié son intention de révoquer son affiliation à la Fédération franco-ténoise (FFT), suite à l’adoption de nouveaux statuts et règlements par les délégués de la FFT réunis en assemblée générale annuelle, la fin de semaine dernière à Fort Smith.
« Après tout ça, le CDÉTNO ne peut plus être membre associé de la FFT. On se retire », a lancé sans détour le président du Conseil, Jean-François Pitre, sitôt les nouveaux statuts et règlements adoptés à l’unanimité des délégués votants. Peu après, Pitre a quitté la salle de réunion du Pélican Inn, où avait lieu l’assemblée, pour ne plus y revenir avant la fin de la réunion.
C’est un article qui stipule que la FFT a pour mandat « [d’]agir comme porte-parole de l’ensemble de ses membres auprès du gouvernement fédéral et du gouvernement des TNO, ainsi qu’au sein des organismes nationaux et régionaux » qui a motivé la défection du CDÉTNO.
Comme la société éditrice de ce journal, le CDÉTNO fait partie de ce que l’on appelle les « membres associés » de la FFT. Cette catégorie de membres regroupe des sympathisants de la Fédération. Ces membres n’ont pas le droit de vote aux assemblées générales, mais ils y dépêchent des délégués.
« On ne reçoit même pas d’argent de la FFT, pourquoi est-ce qu’elle devrait être notre porte-parole ? », a demandé Jean-François Pitre, expliquant brièvement la décision à l’assemblée. Alors que la FFT et ses membres réguliers sont surtout financés par Patrimoine canadien sur le plan fédéral et le ministère de l’Éducation, de la Culture et de la Formation du côté territorial, le Conseil de développement économique est surtout financé par Industrie Canada et le ministère de l’Industrie, du Tourisme et de l’Investissement. Dans ce contexte, le CDÉTNO entretient lui-même des relations bilatérales avec les gouvernements fédéral et territorial, d’où le malaise provoqué par les nouveaux statuts – statuts sur lesquels le Conseil n’a pas pu voter, étant donné son statut.
Au moment d’écrire ces lignes, aucune résolution formelle du conseil d’administration du CDÉTNO entérinant la décision de révoquer son statut de membre de la FFT n’avait été adoptée. Au téléphone, le directeur général de l’organisme, Donald Violette, souligne que l’intention du conseil n’est surtout pas de tourner le dos à la communauté francophone qu’elle dessert. Il ajoute toutefois qu’il est « évident que nous allons devoir revoir notre relation » avec la FFT.
« Porte-parole »
Cette notion de porte-parole qui a précipité le départ du CDÉTNO, a aussi titillé certains délégués de la région de la capitale qui y voyaient une façon pour la FFT de s’immiscer dans les affaires des associations locales. « Vous vous accaparez du droit de parole d’autres organismes », a ainsi analysé Daniel Dionne, délégué de Yellowknife.
Ce vaste mandat de porte-parole désormais