La maison Laurent Leroux vient de changer de statut : après la maison bleue des francophones, elle devient centre d’immigration francophone aux TNO.
Les nouveaux résidents permanents qui viennent s’installer au Canada pourront désormais êtres accueillis en français à Yellowknife. La Fédération franco-ténoise vient de recevoir le mandat d’Organisme d’aide aux immigrants au Canada. Ainsi, le bureau de Dorice Pinet, directrice générale adjointe de la FFT, se transforme en centre d’accueil pour les nouveaux arrivants de la francophonie mondiale.
Après un an de préparation, un premier contrat de quelques semaines a été conclu avec le ministère fédéral Citoyenneté et Immigration Canada (CIC) pour offrir ce premier centre d’immigration francophone aux TNO. « C’est un projet-pilote, précise Dorice Pinet. Nous avons déjà soumis une autre demande auprès de CIC pour étendre ce programme au plus vite. Mais tout est en place pour offrir des services d’établissement, d’adaptation et d’intégration à la communauté pour les nouveaux arrivants que ce soit des individus seuls ou des familles. »
La chargée de projet de la FFT explique qu’elle a préparé une trousse à remettre à ces nouveaux résidents francophones. « Je fournis des outils pour qu’ils puissent s’orienter au Canada. Comment on fonctionne-t-on dans ce grand pays d’Amérique du Nord? Quelle monnaie utilise-t-on? Où aller pour obtenir un numéro d’assurance sociale, une carte d’assurance-maladie? Et bien sûr les particularités de la vie ici aux TNO. »
Besoins primaires
Dorice Pinet estime que pour ceux qui débarquent dans un nouveau pays, les premiers besoins sont souvent les mêmes. Elle fait référence au logement et au travail. « Nous fonctionnons beaucoup avec un système de référence, c’est-à-dire que nous accueillons les nouveaux arrivants, mais nous allons les diriger, les orienter vers des organismes plus qualifiés en matière de logement ou de travail », affirme-t-elle.
C’est le cas avec le Conseil de développement économique des TNO, qui détient d’ores et déjà un service d’employabilité offert aux nouveaux arrivants des Territoires. « De cette expertise, nous allons étendre nos services aux immigrants francophones. Nous pourrons développer des ateliers d’information sur la culture du travail au Canada en plus de tous les autres services déjà offerts », précise Sylvie Francœur, directrice générale du CDÉTNO en ajoutant que l’on retrouve ce genre d’entente dans plusieurs autres provinces, où l’organisme porte-parole s’associe avec un organisme à vocation économique pour appuyer ce qui existe déjà plutôt que de tout reconstruire.
Bonne nouvelle
Pour Yvette Bourque, la directrice du Carrefour Immigration Crossroad Yukon qui offre des services à tous les nouveaux résidents anglophones ou francophones, la présence dans les territoires d’un nouveau centre d’accueil pour les immigrants francophones est une nouvelle magnifique. « Le Canada a été fondé sur l’immigration, dit-elle. Dans les territoires on reçoit majoritairement des gens de deuxième migration, c’est à dire des nouveauxrésidants qui s’établissent d’abord dans une province puis déménagent chez nous. Au niveau de la francophonie, depuis trois ans nous voyons une multiplication de nouveaux arrivants qui viennent directement de la France et de la Suisse. Ce n’est certainement pas une coïncidence, car cela fait trois ans que nous participons activement dans ces deux pays, à des salons qui promeuvent l’immigration. »
Mme Bourque possède une expertise de l’immigration francophone, alors que le Carrefour Immigration est ouvert à Whitehorse depuis cinq ans, « Le dossier doit constamment avancer », recommande-t-elle. Elle note que grâce à l’immigration francophone, les collectivités peuvent bénéficier des nouvelles couleurs francophones. « C’est un moyen pour « repopuler » nos collectivités », assure-t-elle.