Après une décennie devant les tribunaux, le gouvernement ténois et la FFT travaillent ensemble.
Après deux rencontres espacées d’un peu plus d’un mois, le sous-ministre Dan Daniels et le directeur général de la Fédération franco-ténoise, Léo-Paul Provencher, s’entendent pour dire qu’ils travaillent dans la même direction : la co-implantation de la Loi sur les langues officielles des TNO (LLO).
« J’ai ressenti du sérieux dans leur travail préliminaire, constate Léo-Paul Provencher qui dit agir comme intermédiaire entre le gouvernement et les membres de son conseil d’administration. Même si le jugement ordonne que ce soit la FFT qui nomme ses différents intervenants sur le comité de coopération chargé d’élaborer le plan de mise en œuvre de la loi, le calibre des gestionnaires que le gouvernement a présenté comme éventuels intervenants démontre sa volonté d’effectuer un travail consciencieux. Ils nous disent en fait que les hauts gestionnaires qui accepteront le plan seront aussi ceux qui le mettront en place. »
La liste préliminaire du comité de coopération avancée par la FFT fait surtout appel à des personnalités de la francophonie canadienne. « Nous avons voulu réunir des gens d’expertise sur le plan de la francophonie, et nous les avons cherchés là où ils sont. En science politique, en recherche, en justice, tous ont une expertise démontrée qui touche la question des langues officielles », d’assurer Léo-Paul Provencher. Parmi cette liste se trouvent l’ancien juge de la Cour suprême du Canada, Michel Bastarache et l’actuel directeur de l’Institut canadien de recherche sur les minorités linguistiques, Rodrigue Landry. Ce dernier, rejoint par L’Aquilon, a dit s’être fait confirmer sa présence sur le comité, il y a un mois environ. Mais, n’ayant pas eu de rencontre initiale, M. Landry n’a pu se prononcer sur l’enjeu et l’ampleur de son mandat au sein de ce comité.
La semaine passée, les deux parties se sont rapprochées d’une première étape après la conclusion de leur conflit légal. Le jeudi 25 juin, le gouvernement ténois a déposé son cadre d’intervention, qui dresse les grandes lignes de ce travail de coopération. Dans quelques jours, les membres du CA de la FFT déposeront leur version de ce cadre même si d’après M. Provencher « le jugement de la cour est pas mal explicite sur ce qui doit être accompli ».
Dan Daniels a précisé qu’il restait beaucoup de travail avant la mise en place de ce plan. « Après que nous nous sommes entendus sur ce cadre, plusieurs choses vont en découler : le financement du comité, la composition de ce comité, le nouvel échéancier », dit-il.
Pour le GTNO et la FFT, il est clair que le travail est en route et que peu de choses vont freiner son avancée. Pour le sous-ministre, les recommandations du récent rapport du comité des langues officielles suggérant tout bonnement l’abolition de la LLO, ne peut venir changer le jugement qui a été rendu par la plus haute cours des TNO. Pour la FFT, les futurs mois estivaux ne seront eux non plus une excuse pour ne pas faire le travail nécessaire, alors que son DG est prêt à altérer ses vacances pour faire avancer le dossier.