« L’Acadien » a défilé à Hay River pour la fête du Canada. Raymond Benoît a reproduit un type de bateau fabriqué il y a 50 ans à Caraquet.
Le phare est apparu dans le cœur de ce défilé de fête nationale. Blanc, droit, il ne manquait plus que le bruit du ressac des vagues contre les rochers de Caraquet pour évoquer un petit coin de l’Acadie, mais il y avait le bateau.
Une belle petite chaloupe blanche, L’Acadien, avec à son bord Jessica King, de l’école Boréale, et des membres de la famille de Raymond Benoît.
Originaire de Caraquet, résidant à Hay River depuis plus de 20 ans, cet Acadien garde la nostalgie de son pays. Il avait aussi en réserve un rêve qu’il caressait depuis son adolescence, lorsqu’il aidait son père dans la fabrique de bateaux de pêche. Avant lui, son grand-père construisait des voiliers.
« Je me rappelle, quand j’avais 12 ans, j’aidais dans l’atelier pour redresser des clous, pour ramasser des planches, pour balayer le sol, témoigne M. Benoît. J’observais la façon dont mon père travaillait, comment il regardait son ouvrage et j’ai toujours voulu faire pareil un jour! »
C’est donc la première fois que M. Benoît fabrique un bateau, par cœur, c’est-à-dire en se souvenant des savoir-faire familiaux examinés si souvent et si longtemps dans l’atelier paternel.
« C’est mon premier bateau, ça m’a pris deux mois pour le faire, souligne son propriétaire. J’ai acheté tout le bois ici, à Hay River, et j’ai complété avec quelques morceaux que j’ai coupés moi-même. »
Cette embarcation est la réplique exacte d’un modèle de bateau de pêche que son père fabriquait il y a 50 ans, et M. Benoît insiste particulièrement sur cette fidélité de reproduction. « Mon père est décédé il y a 15 ans et j’ai pensé à la façon dont il faisait lui-même, dit-il, avec beaucoup d’observation et tout à la main. Ce bateau est conçu pour être mené à la rame, comme autrefois. »
M. Benoît a déjà descendu le fleuve Mackenzie deux fois, depuis Hay River jusqu’à Inuvik, et il compte bien embarquer à la rame pour faire ce trajet une troisième fois.
Mais, d’ici que ce projet soit réalisé, il prévoit mettre sa chaloupe à l’eau, dans le Grand lac des Esclaves, près du camping où travaille son épouse, Lucie Benoît.