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le Jeudi 15 octobre 2009 15:28 Francophonie

Nouvelle agente de développement Quand le théâtre mène à Hay River…

Nouvelle agente de développement Quand le théâtre mène à Hay River…
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Ça y’est, une nouvelle agente de développement vient tout juste d’investir les bureaux de l’Association

franco-culturelle de Hay River, Joanne Abraham rêvait depuis cinq ans déjà de mettre les pieds dans le Nord.

 

Découvrir le Nord n’est pas une idée anodine qui a bondi soudainement dans la vie de Joanne Abraham. Passionnée de théâtre, la jeune femme a, il y a cinq ans, incarné le personnage de l’auteur Wendy Lill, Heather Rose, dans son monologue «The occupation of Heather Rose». Cette histoire est celle d’une jeune femme blanche qui s’en va travailler, seule, dans le nord de l’Ontario. La jeune héroïne découvre bien vite que le Nord est une réalité plus difficile qu’elle n’y était préparée et se retrouve bientôt coincée dans un monde entre Blancs et Amérindiens, dans une réserve où elle est une des seules femmes blanches. « Des femmes venaient me voir après la pièce et s’y étaient reconnues », confie Joanne, très inspirée par ces rencontres entre comédiens et spectateurs. Interpellée par ces expériences nordiques qu’elle n’avait jamais vécues et les questions des spectateurs à savoir où elle avait puisé cette justesse dans son jeu, Joanne a décidé qu’elle voulait, elle aussi, voir le Nord et ainsi, peut-être trouver des réponses à ses questions.

Issue d’une famille exogame, son père est anglophone et sa mère est francophone, Joanne voulait se rapprocher de ses racines francophones. Elle a grandi à Saint-Boniface, au Manitoba, sa famille réside aujourd’hui à Winnipeg. « J’ai été en immersion jusqu’à la 8e année, ensuite, comme je voulais faire du sport à un niveau plus compétitif, je suis allée à l’école anglophone », relate-t-elle. Joanne explique qu’elle a perdu beaucoup de son français en optant pour ce changement. Depuis 2003, elle travaille à parfaire son français, l’emploi d’agente de développement à l’AFCHR arrive donc à pile au bon moment pour elle.

C’est après mûre réflexion qu’elle a finalement accepté de se rendre à la Rivière aux foins pour le poste. « J’y ai pensé beaucoup, j’ai pris le temps de développer l’idée dans ma tête et de m’assurer que je ne disais pas oui à la première job qu’on m’offrait », s’explique-t-elle. Avec le théâtre, la photographie et toutes ses autres activités surtout de nature professionnelle, elle avait relégué les relations humaines aux oubliettes depuis quelque temps. Le poste d’agente lui permettra, espère-t-elle, de renouer avec les gens. « Je veux choisir la vie, pas le travail! », s’exclame-t-elle pour exprimer son envie de s’impliquer et de donner de la vie à la communauté, sans que cela ne devienne un travail encartonné dans un horaire de travail strict. Elle compte aussi profiter de son année à Hay River pour écrire une pièce de théâtre et tenir un blogue sur son expérience nordique.

Le théâtre n’a pas toujours fait partie de la vie de Joanne, plus jeune, elle se vouait plutôt aux sports et à l’informatique. « Un bon jour, j’ai découvert que j’étais beaucoup plus artistique que scientifique », raconte-t-elle. Elle a donc laissé tomber le cours qu’elle suivait en informatique pour se tourner vers l’enseignement de l’anglais et du français. Cependant, elle a appris qu’il n’y avait plus de cours d’anglais disponibles : « C’est par accident que le théâtre m’a trouvé. » Elle a commencé à suivre des cours et à s’imprégner de cet univers scénique, à partir de ce moment. Touche à tout, elle a exploré toutes les avenues possibles. « Je suis quelqu’un de toujours très occupée, je veux toujours en apprendre plus, alors je n’arrive pas à dire non! », confesse-t-elle.

Depuis quelques mois, elle élabore un projet de théâtre ambulant. Ce dernier consiste à offrir des présentations aux gens, dans le confort de leur chez-soi. « Je veux rendre le théâtre accessible aux gens qui ne seraient pas portés à s’y rendre d’eux-mêmes », partage Joanne. Entre temps, arrivée depuis la fin de semaine dernière, elle apprécie le soleil et l’accueil des gens d’ici. Une de ses amies a même déménagé avec elle pour vivre l’expérience. « On se cherche un appartement, en attendant, quelqu’un nous héberge… ça arriverait jamais dans une grande ville! », s’épate-telle, impatiente de s’installer et de vivre enfin ce qu’elle attend depuis cinq ans.