Les élections des trois commissaires de Yellowknife de la Commission scolaire francophone des TNO se dérouleront le lundi 26 octobre. Une première course à ces postes décisifs, dans l’histoire de la CSF depuis que l’école Boréale de Hay River et l’école Allain St-Cyr de Yellowknife détiennent trois commissaires chacune pour cette commission composée de six membres.
Les trois commissaires de Hay River ont déjà été élus par acclamation. En effet, Joël Hubert, Michael St-Amour et Michael St-John ont été les seuls à déposer leur candidature au sud du Grand lac des Esclaves en septembre dernier. À Yellowknife, sur les trois places à prendre, quatre candidats se proposent. Daniel Auger, Émilie Boucher, Stéphane Gagné et Suzette Montreuil.
Récemment L’Aquilon et Radio Taïga ont conduit des entrevues auprès des quatre candidats. Diffusés à 7 h 45 et 8 h 15 sur les ondes du CIVR 103,5 FM les jeudi 22 et vendredi 23 octobre durant l’émission Rudy c’qui veut, et rediffusés en rafale à 9 h le lundi des élections. Ces entrevues sont également disponibles sur le site Internet www.csftno.com. Voici résumé, les propos de ces entrevues radiophoniques couplés à quelques commentaires recueillis hors onde.
Priorités :
Daniel Auger : S’assurer de la qualité des programmes, avoir les meilleures équipes d’enseignants possibles. S’assurer que lorsque nos enfants quittent les TNO pour leurs études postsecondaires, qu’ils puissent intégrer les programmes sans difficulté. Continuer une saine gestion financière, instaurée depuis quelques années par la CSF. Persister à défendre les droits des francophones des TNO. Mais la priorité principale c’est les enfants : Notre mission est d’éduquer et donner des services aux enfants.
Émilie Boucher : Éducation de qualité en français langue première pour nos enfants, S’assurer de mettre en place les ressources humaines nécessaires, que les locaux répondent aux besoins de nos enfants. Que le matériel pédagogique soit disponible pour les programmes d’études mis en place. Que nos élèves cultivent leur identité francophone et qu’ils soient fiers de leur héritage.
Stéphane Gagné : Rendre toutes les décisions prises par la commission scolaire, accessibles aux parents pour développer plus de transparence afin que les parents soient mieux informés sur tout ce qui se passe au niveau de leur commission scolaire, leur école et surtout leurs enfants. Utiliser l’Internet, qui est reconnu comme un moyen de communication des plus efficaces. Avec des publications hebdomadaires sur le site Web, où les parents pourront automatiquement avoir des informations sur ce qui va se passer ou ce qu’on veut entreprendre. Et avoir des sondages sur le site où les parents pourront voter immédiatement sur des marches à suivre. Utiliser les courriels. Priorité numéro 1, que les élèves puissent bien apprendre leur français.
Suzette Montreuil : La communication et la promotion des écoles avec comme fondement de base que les écoles fonctionnent bien. Le recrutement. Régler la question de l’infrastructure présentement devant les tribunaux. Il reste encore beaucoup de travail de promotion de la CSF a effectuer afin de rejoindre les parents et la communauté au sens large. Communiquer de façon efficace.
Comment répondre aux revendications des parents :
Daniel : je pense que la CSF est disponible et reste ouverte aux commentaires des parents. Lors des réunions mensuelles, les parents peuvent venir et présenter toutes demandes aux commissaires. Des rencontres directes peuvent avoir lieu s’ils le désirent. Lorsqu’un parent ou un groupe de parent présente une idée, c’est le directeur général qui de prime abord va débroussailler et étoffer le dossier, qui sera par la suite discuté au bureau de direction. On est là pour les enfants et les parents. Leurs demandes, leurs commentaires sont les bienvenus alors que cela nous permet de nous ajuster et de nous assurer que nos actions et nos programmes correspondent à leurs besoins.
Émilie : J’ai personnellement été à plusieurs rencontres des commissaires. Mon impression a toujours été que je n’avais pas reçu de réponse. On donne des suggestions, ils nous écoutent, mais on a pas nécessairement beaucoup de réponse. J’aimerais que les parents puissent parler au même niveau avec les commissaires, qu’ils ne soient pas mis sur un piédestal. Mon approche serait de consulter le reste des parents pour ne pas juste prendre une suggestion d’un parent et prendre une décision comme cela. Il faut qu’au moins la majorité des parents soient d’accord.
Stéphane : Pour les requêtes, l’important est d’analyser les demandes des parents et de leur répondre avec une explication qui justifie pourquoi, par exemple, on ne peut pas aller de l’avant avec cette demande-là. Si la demande est raisonnable et dans la possibilité de la CSF de l’accomplir, il faut bien informer les parents qu’on prend cette décision-là par rapport aux demandes. Il faut aussi qu’on explique pourquoi on ne peut pas le faire dans son intégralité si c’est le cas. En ce moment il faut vraiment être là tout le temps pour être bien informé. Il faut représenter ceux qui t’ont élu, alors il faut leur point de vue également.
Suzette : Honnêtement, j’ai personnellement reçu très peu de demandes ou de plaintes. Mon approche pour les requêtes est de m’informer, et d’encourager la communication. Pour les plaintes, il y a un protocole à suivre, qui passe par l’enseignant, par le directeur de l’école, puis le directeur général de la CSF, et finalement par la commission elle-même en dernier appel.
Surplus :
Daniel : Un surplus est quelque chose qu’on est tenu d’avoir en cas d’imprévu, au même titre qu’un budget personnel. Par exemple, ça nous prend de l’argent pour pouvoir embaucher une personne pour les besoins spéciaux d’un élève qui en aurait besoin et qui arriverait en milieu d’année. Ce surplus-là doit être géré avec prudence. Ce n’est pas quelque chose que l’on peut liquider tout d’un coup. Lorsqu’on prépare le budget annuel de la commission, il se concentre sur les enseignants, le fonctionnement de la commission, des écoles, etc. On utilise le surplus pour les recours judiciaires qui détiennent beaucoup de jurisprudence et nous sommes confiants de probablement gagner gain de cause et que ces sommes nous seront éventuellement retournées.
Émilie : Pour moi le surplus est une partie de l’argent donné par le gouvernement pour notre école, donc pour les enfants. Qu’on met de côté cet argent au cas où il y aurait des imprévus comme l’embauche d’un employé supplémentaire pour un enfant qui a des besoins spécifiques. Ou changer une ressource pédagogique pour un certain niveau de classe, je pense que c’est là que ce surplus est nécessaire. Maintenant, est-ce qu’on utilise ce surplus pour faire des procès… je ne sais pas. Moi je pense qu’on devrait vraiment l’utiliser pour les enfants. Mais si les parents décident que c’est pour ça qu’on l’utilise, on va suivre les parents.
Stéphane : En tant que parent, je prône plus le fait d’investir l’argent pour que les enfants aient accès à plus d’activités et des choses comme ça. Mais il faut rester vigilant au fait de dépenser trop rapidement les surplus, car on ne sait jamais ce qui peut se passer dans le reste de l’année.
Suzette : La CSF a toujours répondu aux cotisations que les écoles demandaient. Et cette année, on a fait beaucoup sur le plan du développement, en pédagogique et développement professionnel des enseignants. En même temps on participe aux litiges. Sûrement, on utilise une bonne partie du surplus pour les litiges, mais si on fait bien notre travail car on espère gagner, on peut considérer que c’est de l’argent investi plus que dépensé. C’est bon que l’on soit en situation de surplus, mais ce n’est pas accidentel. On sait par mauvaise chance que nos développements en infrastructure sont toujours arrivés par litige légal. Par expérience, on savait que cela se passait ainsi avec le gouvernement, on savait que ce surplus serait utilisé.
Disponibilité :
Daniel : Cela fait deux mandats que j’assure. La disponibilité n’a jamais été un problème.
Émilie : Je travaille à temps partiel de la maison, alors j’ai pas mal de temps libre. Je viens de démissionner de l’APADY et du comité de parents, et on avait beaucoup de réunions et j’étais présente. J’ai fait du bénévolat pour l’école et j’ai beaucoup de temps pour me mettre sur les dossiers de la CSF.
Stéphane : Pour moi le temps, c’est une chose qui se planifie d’avance. J’ai des enfants en bas âge qui se couchent de bonne heure. Mes disponibilités commencent à 19 h ce qui est à peu près le temps où les réunions débutent. Je ne pense pas avoir un problème de temps pour aider la commission scolaire.
Suzette : J’ai fait une priorité, quand je décide que je m’engage, je m’engage! Il n’y a pas de question.
Présidence :
Daniel : Mon emploi au GTNO ne m’autorise pas de prendre position publiquement sur les politiques ou les directives du gouvernement alors ce serait difficile pour moi de prendre le poste de présidence. Dans ce contexte-là, je ne suis pas intéressé.
Emilie : Si jamais quelqu’un propose mon nom, au sein des commissaires, je vais vraiment considérer prendre la position avec toujours à l’esprit que le droit de nos enfants soit bien respecté.
Stéphane : Oui ça m’intéresse, mais pas en ce moment, pour la simple et bonne raison que je n’ai pas l’expérience nécessaire pour être président tout de suite, mais si je reste quelques années je ne dis pas que c’est quelque chose qui ne m’intéresse pas.
Suzette : Moi ce que je cherche dans la présidence c’est une approche démocratique et un niveau de connaissances. Oui je pourrais être disponible, mais je vais d’abord regarder l’équipe et évaluer qui serait la meilleure personne qui aura la meilleure approche. Si je juge être cette personne, alors oui je vais me représenter.
Vision :
Daniel : À moyen terme, le respect de nos droits garantis dans l’article 23 de la chartre des droits et libertés. Que nos écoles aient des installations équivalentes à celles de la majorité anglophone. Surtout au niveau du secondaire et que les élèves du primaire rêvent d’aller étudier au secondaire dans nos écoles.
Émilie : Le personnel de la CSF et ceux de l’école Allain St-Cyr que je connais est excellent alors si on peut se concentrer sur les enfants, ça va être bien. Concernant l’addition d’autres écoles à la CSF dans le futur comme à Fort Smith, je cautionnerais l’implantation d’une école francophone seulement si ce sont des ayants droit. Pour sauvegarder notre identité et notre histoire, je crois que les ayants droits devraient venir dans nos écoles francophones. Si ce sont des parents anglophones qui veulent une école pour que leurs enfants parlent français, je crois que c’est l’école d’immersion qui est le mieux.
Stéphane : Régler le cas des deux écoles. Appuyer l’APADY avec l’agrandissement d’Allain St-Cyr pour un gymnase, et régler le problème Boréale d’une manière permanente à savoir si on reste avec le statu quo que l’on a actuellement ou si l’on change radicalement notre approche vers une collaboration avec le gouvernement plutôt qu’une confrontation.
Suzette : Nous sommes plongés dans un grand débat. Il faut régler ces questions puis promouvoir la force d’avoir des écoles où des jeunes peuvent être diplômés et s’épanouir sans tout le stress que l’on retrouve dans les autres écoles.