L’AFCY a moins de deux mois pour en finir avec les études évaluant les besoins communautaires de la francophonie ténoise.
Depuis une dizaine d’années, quatre études se sont penchées sur les besoins d’espace de la communauté franco-ténoise. Il est grand temps de « tourner la page de ces études et de passer à l’action », exige Roland Charest, le directeur de l’Association franco-culturelle de Yellowknife. « Beaucoup de travail a déjà été fait, et nous allons arriver à une conclusion », dit-il alors qu’il travaille en ce moment sur une ultime étude de faisabilité concernant les perspectives d’implanter un centre des arts et de la culture en plein centre-ville de Yellowknife.
Le plan de Roland Charest est simple : gagner du temps en s’appuyant sur les conclusions des rapports antérieurs et se concentrer sur une évaluation exhaustive des nécessités formulées par tous les organismes qui touchent au domaine des arts et de la culture. Ainsi, il ne s’arrête plus à la francophonie en tant que telle, mais ouvre la porte aux autres acteurs de la scène locale. Son but est de présenter un rapport démontrant noir sur blanc, l’impact d’un centre des arts et de la culture sur la communauté de Yellowknife. N’y a-t-il pas déjà le Northern Arts and Cultural Centre en ville? Qu’importe, l’AFCY se voudrait le gestionnaire de la seconde scène artistique de la capitale.
C’est en effet la capacité à gérer ce lieu artistique et communautaire qui est la clé de l’avenir pour l’association francophone. « Nous devons démontrer hors de tout doute qu’il y a un besoin d’espace, et que ce projet puisse être rentable », explique Roland Charest, qui se questionne si une association culturelle doit entièrement dépendre des subventions gouvernementales ou s’il n’est pas venu le temps de viser une certaine autonomie financière. Ainsi, l’Association et d’autres organismes occuperaient des bureaux et des ateliers de création évoluant autour d’une salle de spectacle capable de générer des revenus. « Dans la situation actuelle, on paye le gros prix pour louer des salles de spectacle sans avoir la qualité qui devrait venir avec, rappelle-t-il. Et on n’a jamais le choix dans les dates! »
Un partenariat
Pour accomplir le tour de force de soumettre un rapport avant le 31 mars 2010, le directeur de l’AFCY dirigera cette enquête en faisant appel à deux collaborateurs, soit Paul Gallant, de Chéticamp, reconnu pour avoir concrétisé cinq projets similaires au pays, et le CDÉTNO (Conseil de développement économique des TNO), qui rédigera le rapport. Selon M. Charest, l’expertise du Néo-Écossais sera essentielle pour identifier la grandeur idéale de la salle de spectacle en fonction des attentes des différents organismes. Il saura également maximiser l’utilisation de l’espace identifié et recommander l’équipement nécessaire pour assurer la crédibilité de cette prochaine plaque tournante artistique.
Pour cette étude, il a été essentiel de dresser un questionnaire complet, qui a été soumis en main propre à tous les organismes culturels, aux différents protagonistes artistiques et à d’autres institutions voulant profiter d’un lieu stratégique accueillant potentiellement : bureaux, salle communautaire, café Internet, atelier et salle de spectacle. L’enquête de faisabilité est estimée approximativement à 80 000 $. L’AFCY s’attend à ce que les trois quarts du financement proviennent de Patrimoine canadien.