L’AFCY demande à ce que la radio puisse avoir accès aux financements gouvernementaux
Le directeur général de l’Association francophone de Yellowknife, Roland Charest, a profité que l’ensemble du réseau franco-ténois soit réuni autour d’un forum communautaire les 30 et 31 janvier dernier, pour annoncer l’intention de l’AFCY de se dissocier de la radio francophone de Yellowknife. Radio Taïga désire donc être une entité autonome et être reconnue comme telle aux yeux des bailleurs de fonds que sont le gouvernement des TNO et Patrimoine canadien.
Dans sa lettre distribuée en fin de semaine, le directeur général expose quatre points à examiner. Tout d’abord, il faut considérer Radio Taïga comme un membre additionnel à part entière ayant droit au partage de l’enveloppe Canada Communauté de Patrimoine canadien pour assurer sa programmation récurrente et au partage du Programme de développement culturel et communautaire (PDCC) pour appuyer ses projets. Ensuite, il est avancé que les états financiers vérifiés au 31 mars 2009 du 103,5 FM permettent de démontrer que les coûts d’opération pour maintenir la radio et sa permanence sont de l’ordre de 92 000 $ annuellement. Avec des revenus d’autofinancement annuels qui se chiffrent en moyenne à 45 318 $, l’AFCY estime que le montant de base réclamé pour la programmation de la radio s’élève à 45 000 $. L’association demande ensuite à la FFT d’intervenir auprès des gouvernements pour augmenter le montant de l’enveloppe allouée au développement de la francophonie aux TNO. Et finalement, elle insiste pour que la Fédération appuie l’AFCY dans ses démarches durant l’année en cours (2010-2011).
Pour la vice-présidente de l’Association, Élodie Bedouet, cette lettre d’information est une préparation au travail de discussion qui doit découler de cette demande. Selon elle, il ne revient pas à la FFT de décider si oui ou non les deux organismes peuvent se dissocier, mais la FFT et les autres membres ont certainement un mot à dire quant à la redistribution de l’enveloppe. « C’est plus la constatation d’un succès, je pense. Grâce à la technologie, la radio vise maintenant un mandat territorial qui dépasse le mandat local assumé par l’AFCY », commente Élodie Bedouet.
Le président de la FFT, Richard Létourneau, estime qu’il est extrêmement contre-productif de s’engager dans des discussions telles que le partage d’enveloppe avant même que tous les membres de la Fédération fassent consensus sur l’importance de la radio, sa présence, sa survie et son développement. M. Létourneau déclare qu’ensuite il faudra se pencher sur la gouvernance de la Radio. « Il y a déjà plusieurs avenues qui ont été avancées. Certaines personnes ont mentionné de façon informelle que, par exemple, la radio pourrait tout de même rester avec l’AFCY, ou qu’il en revienne à un organisme indépendant local de s’en occuper, que la FFT la prenne en charge, ou encore qu’elle soit gérée de façon commune avec L’Aquilon », argumente le président de la FFT, notant que c’est lorsqu’une structure de gouvernance viable aura été trouvée qu’il sera opportun de se questionner d’où viendra le financement.
Selon lui, si le réseau est d’accord qu’il faut financer la radio, les membres trouveront les avenues pour le financer, quitte à diminuer le pourcentage de financement de chacun. « Mais, dit-il. C’est terriblement maladroit de poser la question comme ça, car cela laisse entendre qu’il y a une enveloppe qui existe et que c’est immuable, et qu’il y a seulement là qu’on peut chercher de l’argent. » Il conclut en laissant comprendre qu’il vaut mieux s’unir que se diviser.