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le Jeudi 25 février 2010 15:53 Francophonie

Francophonie à Fort Resolution Hay River lance l’appel

Francophonie à Fort Resolution Hay River lance l’appel
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Mardi matin, Joanne Abraham s’est donné une mission : trouver les francophones de Fort Resolution. Le bureau baignant dans la chaude lumière de février (particulièrement clément cette année), elle a fait des découvertes qui ont piqué sa curiosité.

 

On le sait bien, le réseautage est le mot du jour dans la francophonie ténoise, en 2010, avec la devise « Ensemble, on y arrivera ». Joanne Abraham, agente de développement à l’Association franco-culturelle de Hay River (AFCHR), n’a pas tardé à faire de cette devise une réalité. « Je voulais savoir s’il y avait des francophones là-bas et faire une petite enquête non-officielle », raconte-t-elle en ajoutant qu’elle voulait non seulement trouver les francophones, mais aussi tous les liens s’y rattachant.

Le tout a débuté avec un contact qu’elle s’était fait lors d’une visite à Fort Resolution, Ruth Mandeville, une femme de Fort Resolution, a fourni une banque de noms à Joanne qui pourrait lui être utile dans sa mission francophone.

La première femme de la liste, appelons-la Meaghan (nom fictif), une femme à la retraite, a confirmé à Joanne qu’elle avait appris le français étant fillette. Cependant, elle avait aussi fait l’expérience des pensionnats autochtones et, avec les années, a perdu non seulement son français, mais aussi sa langue maternelle autochtone. Meaghan a toutefois envoyé Joanne vers une autre femme, en lui disant : « Je pense qu’elle parle le français à la maison. »

La fébrilité au bout des doigts, Joanne a donc contacté cette autre femme, que nous appellerons, cette fois, Rosie. Cette dernière, d’un certain âge, parlait effectivement le français, mais elle le perdait tranquillement, faute de pratique. Rosie a partagé à Joanne sa tristesse de voir le français disparaître peu à peu de Fort Resolution, et même, de sa vie. Elle a, elle aussi, amené l’agente de Hay River à contacter une femme issue d’une famille francophone.

Semblant tenir une bonne piste, Joanne a joint encore une autre femme, prénommons-la Eugenia. La voix tremblotante, Eugenia, une femme âgée, a confié qu’elle ne pouvait parler le français qu’avec sa famille établie à Fort Providence, et que cette chance se faisait de plus en plus rare. À Fort Resolution, dit-elle, les Anciens, ceux qui parlaient le français, étaient tous devenus trop vieux ou étaient décédés. Eugenia a rappelé la tristesse de voir les jeunes se désintéresser de toutes les langues, sauf de l’anglais, à Fort Resolution.

Grâce à ces véritables mines d’information, Joanne a dirigé ses recherches vers les établissements scolaires, les services publics et entend même contacter davantage de personnes, en plus de planifier une visite sur les lieux. La suite sera à suivre au cours des prochaines semaines, voir des prochains mois, dans L’Aquilon…