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le Jeudi 4 mars 2010 17:14 Francophonie

Fédération franco-ténoise Des conflits aux collaborations

Fédération franco-ténoise Des conflits aux collaborations
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Léo Paul Provencher livre un bilan de ses sept années à la direction de la FFT.

 

Après une semaine au poste de directeur général de la Fédération franco-ténoise, Léo-Paul Provencher était présent devant la Cour à Régina, pour participer à l’interrogatoire préalable dans la cause : FFT contre gouvernement TNO. Un dossier sur la défense des droits linguistiques aux TNO qui allait habiter son mandat durant ces sept prochaines années. Ironiquement, c’est avec un colloque à Régina soulignant l’importance d’une autre cause : Caron contre le gouvernement de l’Alberta, et ses répercussions possibles sur l’avenir de la francophonie dans l’Ouest canadien, que M. Provencher met un point final à ses fonctions de DG de l’organisme porte-parole de la francophonie ténoise.

« J’ai été de toutes les heures dans ce dossier là. De toutes les semaines et de tous les mois. Ce dossier avec ses multiples étapes et rebondissement, nous a occupé (les représentants de la communauté, le conseil d’administration et la direction générale) très intensément à certaine période »,  témoigne Léo-Paul Provencher. Ce dernier dit pressentir une nouvelle ère au niveau des droits linguistiques aux Territoires. En effet, il quitte alors que le gouvernement ténois et la FFT sont, quatre ans après la décision de la juge Moreau, sur le point de collaborer pour s’occuper de la communauté et d’améliorer les communications et la prestation des services offerts ici par le gouvernement territorial.

 

Accomplissements

L’ancien DG parle également de l’amélioration des services offerts par la FFT depuis les dernières années. « En 2003, j’étais seul; le mois d’après, j’avais une adjointe administrative et on est parti de là. De deux personnes nous avons bâti une équipe de huit pour soutenir ce que sont aujourd’hui les services de la FFT : Jeunesse, Santé en français, Alphabétisation, puis Ainés, Immigration, et Collège plus récemment. »

En 2004, la mise en place du conseil territorial des présidences et des permanences (CTPP), marque selon M. Provencher une réalisation importante au sein du réseau associatif de la francophonie ténoise en améliorant les processus d’information et de consensus. « Cette structure de coordination et d’orientation, qui à mon sens,  a amélioré la démocratie de notre gouvernance. Trois fois par année, le CTPP met les principaux leaders de notre communauté à contribution pour discuter de grands dossiers qui concernent l’ensemble de la communauté. » Il note également la révision de statuts et règlements en 2006 qui a représenté une importante étape de réflexion pour le réseau et qui a abouti à une meilleure définition des balises de gouvernance de la FFT.

Plus récemment,  trois étapes ont marqué l’évolution de la FFT : la mise sur pied du Collège des TNO comme premier centre de formation postsecondaire francophone aux TNO; la participation à trois forums communautaires pour donner un plan de développement global à l’ensemble des organismes franco-ténois; le projet de recherche sur les minorités linguistiques qui marque une action majeure afin de s’outiller pour revitaliser la communauté francophone du Nord après avoir constaté en 2005, un taux d’assimilation des francophones s’élevant à 63 % aux territoires.

 

Coups durs

Durant son mandat, Léo-Paul Provencher a accusé selon lui, deux échecs qui pèsent encore lourd dans son cœur. « Quand je suis arrivé, mon premier regard sur les espaces communautaires a été très sévère, je me suis dit que ce n’était pas possible qu’année après année, ils mènent étude après étude pour trouver des espaces communautaires et qu’ils n’aient encore pas réglé ça. J’arrivais d’une province où je travaillais au sein de la majorité, et dans cette majorité, c’est drôle comme on a l’impression qu’on accomplit des choses et qu’on aboutit avec nos dossiers. On bouge plus facilement, je crois. »

L’ancien DG raconte les efforts et la pertinence du dossier avancé en 2004 et 2005 pour l’établissement d’un centre scolaire et communautaire. Un projet, selon lui, coulé par le gouvernement en 2007 et qui représente son premier coup dur « Les besoins d’espaces sont très bien documentés et sont très bien connus de tous. Alors, la nécessité de justifier que l’on a besoin d’espace constitue pour moi, une farce lamentable. »

Un second revers s’est matérialisé en 2009, alors que l’acquisition du bâtiment en plein centre-ville, accueillant le bureau de poste, a filé entre les doigts de la FFT qui avait avancé la meilleure offre d’achat.

« C’est un dossier admet-il, qui laisse du travail à mes successeurs », conclut-il un peu amer.

 

Le futur

Même si Léo-Paul Provencher a quitté les TNO le jeudi 4 mars, il restera actif pour la communauté ténoise. Ce dernier en effet est le secrétaire exécutif confirmé du comité de consultation ou de collaboration chargé d’élaborer le plan de mise en œuvre de la prestation des services en français aux TNO. Sa compétence dans ce dossier et son expérience semble être un atout au rôle qu’aura la FFT dans sa coopération avec le gouvernement territorial.

Sur tous les dossiers énumérés lors de son bilan, Léo-Paul Provencher n’affirme pas être le seul porteur de ces accomplissements. « Ces résultats sont le fruit de longues démarches où les administrateurs, les employés et les membres de la communauté ont aussi participé à un travail d’équipe intense. » Pour résumer son travail et son implication, Léo-Paul n’a que deux mots pour les décrire : cœur et détermination.  « Si tu n’as pas ça, tu n’aboutis pas, dit-il. Il faut avoir l’énergie du cœur et le courage de ses convictions pour tirer longtemps, car il faut tirer longtemps. Nous sommes dans un monde à bâtir, ici, comme bien des places ailleurs, mais il y en a qui sont rendu un peu plus loin. »