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le Jeudi 14 octobre 2010 15:12 Francophonie

Représentation identitaire Échos francophones à Fort Providence

Représentation identitaire Échos francophones à Fort Providence
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Depuis le mois de juillet dernier, à Fort Providence, il est possible, si l’on est bien attentif,
de repérer quelques brides d’échos francophones.

Nom : Danièle Grégoire
Originaire de : Montréal
Dans le Nord depuis… : Un peu plus de 3 ans
Expression francophone préférée :
« Une main de fer dans un gant de velours »

Ayant d’abord quitté le Québec pour s’installer à Fort Simpson, aux Territoires du Nord-Ouest, Danièle Grégoire est devenue, dorénavant, la seule résidente d’origine francophone à Fort Providence.

« La francophonie, c’est notre expression, notre être »

Quand on lui demande comment elle se présente, c’est sans hésitation ou presque qu’elle répond être une « Canadienne française née à Montréal ». Parlant cinq langues, elle préfère toutefois sa langue maternelle, le français, celle qui la ramène à l’essentiel.

« La francophonie, c’est notre expression, notre être. C’est ce que nous sommes, c’est notre moyen d’expression et ça forme notre pensée. C’est un intellect, une sensibilité », dépeint-elle, enjouée de décrire cette langue qui l’a bercée.
Fière de ses ancêtres, elle n’est pas sans rappeler l’importante quantité de noms francophones dans les communautés nordiques. « On est un peuple curieux », explique-t-elle pour rappeler que les francophones d’antan se sont déplacés sur plusieurs milliers de kilomètres. « Les noms sont là pour le prouver! »

Œuvrant dans le domaine de la promotion de la santé, Danièle a eu la chance de rencontrer, l’an passé, un groupe de personnes âgées de Fort Providence qui parlaient le français. « C’était du velours à mes oreilles! », s’est-elle exclamée. « Il y avait aussi la douceur française dans leur façon d’être », raconte-t-elle, en expliquant que les aînées qu’elle a rencontrées avaient reçu leur éducation des Sœurs grises. Danièle raconte que les vieilles femmes, qui ont évité les pensionnats autochtones, avaient un souvenir chaleureux du français.

Depuis son arrivée à Fort Providence, la dame raconte d’ailleurs avoir été approchée par des mamans d’enfants en bas âge afin qu’elle donne des cours de français. « Leur mamie parlait français », dit-elle. « Peut-être ont-elles tellement aimé leur mamie, et elles portaient ça en elles (le français). […] Elles veulent continuer la lignée », avance-t-elle pour expliquer cet engouement.

Il est intéressant de rappeler que l’appel avait été lancé, l’an dernier, par Joanne Abraham, ancienne agente de développement de l’Association franco-culturelle de Hay River, afin de retracer les francophones sur la rive sud du Grand lac des Esclaves. Mme Abraham s’était rendue à Fort Resolution, en vain. Elle avait également entendu parler d’une présence francophone timide à Fort Providence. Quelle fut donc la surprise, la semaine dernière, pour l’AFCHR, que de recevoir directement des nouvelles d’une francophone… de Fort Providence!