Le coordonnateur, Étienne Croteau, a beaucoup d’idées et voit très large pour la jeunesse des Territoires du Nord-Ouest.
Déjà, les choses bougent très vite actuellement avec la venue de projets comme les ateliers de cuisine Apprentis cuistots avec les élèves des écoles Allain St-Cyr, de Yellowknife, et Boréale, de Hay River.
Si les gens pouvaient croire qu’il ne s’agit que d’apprendre aux jeunes à cuisiner des petits plats, Étienne Croteau affirme qu’il y a bien plus aux cours que cela.
« On préconise la transmission d’information, explique-t-il. On ne veut pas qu’ils fassent de la nourriture pour faire de la nourriture. Il faut qu’ils sachent comment exécuter, mais il faut aussi qu’il y ait de l’information pertinente qui soit donnée à tout moment durant les cours. »
À titre d’exemple, le coordonnateur nomme le fait qu’il a emmené son groupe à l’épicerie pour parler des groupes alimentaires, ou encore qu’ils ont abordé la transformation et de la valeur nutritive des fruits et légumes.
Au mois de février, il y aura aussi le forum multimédia qui, un peu comme la journée carrière du Conseil de développement économique, permettra aux adolescents d’en connaître davantage sur les métiers, mais cette fois-ci dans le domaine du multimédia.
Différents lieux de travail seront touchés, comme la cinématographie, les jeux vidéo, la conception graphique et la musique.
Nordique Action
En plus des tonnes d’activités proposées aux jeunes, Jeunesse TNO touche aussi l’aspect juridique avec un plan qui a débuté cet automne, nommé Nordique Action.
Ce projet vise à sensibiliser les jeunes à savoir ce qui peut porter à un acte criminel. En d’autres mots, quelles sont les situations de conflits qui peuvent dégénérer et comment éviter ces situations.
« Pratiquement à 95 %, ça part de là, sauf si c’est prémédité, affirme Étienne Croteau. Mais la plupart du temps, c’est non prémédité et part d’un conflit entre deux ou trois personnes. »
Il n’y a pas que les élèves qui sont sensibilisés à cela, puisque les professeurs et les parents ont été les premiers à recevoir une formation par l’organisme Institut Pacifique pour savoir reconnaître les événements qui peuvent créer des disputes.
Il reste maintenant aux enseignants, en classe, de faire des ateliers avec leurs élèves, pour les informer sur les situations conflictuelles.
« La majorité de la population qui entre en lien direct avec des jeunes est informée de ce projet-là, donc il vaut vraiment son pesant d’or », croit le coordonnateur.
Au Québec, un très large mouvement s’est créé contre l’intimidation à la suite du suicide de l’adolescente Marjorie Raymond.
Le projet Nordique Action vise aussi cette lutte contre l’intimidation. Durant les ateliers, les élèves seront placés dans la peau de l’intimidateur, de l’intimidé ou du spectateur.
L.A.M.A.
En plus de sensibiliser les jeunes sur leurs droits, un projet verra le jour en 2012 et visera à mieux engager les adolescents dans leur collectivité, mais aussi sur le plan social.
En parallèle à cela, l’intérêt est d’encourager la formation de conseils scolaires.
Selon le coordonnateur de Jeunesse TNO, le projet L.A.M.A, qui veut dire leadership, animation, mobilisation et action, est l’un des plus stimulants.
La première partie de ce plan est un forum jeunesse qui sera organisé à Yellowknife, avec des gens des Territoires du Nord-Ouest, du Nunavut et du Yukon.
Des délégations d’élèves des trois territoires, pour un total d’environ 30 jeunes, se réuniront pour discuter d’une stratégie globale pour s’impliquer dans les collectivités.
« C’est une formation qui porte sur les manières d’être un bon participant, d’être un leader efficace », développe Étienne Croteau.
La deuxième partie se consacre au projet Vers la démocratie, en partenariat avec le Nouveau-Brunswick, qui compte 22 conseils étudiants très influents dans leur milieu.
« Nos jeunes vont voir quel pouvoir un conseil d’étudiant peut avoir, fait observer le francophone. C’est énorme là-bas. Ils sont vraiment pris en compte puisqu’ils sont dans pratiquement toutes les instances décisionnelles, comme le conseil d’établissement et le conseil de parents. Ici on respecte le “par et pour les jeunes”, qui est vraiment la ligne directrice de Jeunesse canadienne française. »
Ce qui est le plus important de ces projets, en fait, c’est de développer les compétences essentielles, ou transversales, des élèves à l’école.
« L’école n’amène pas seulement des compétences académiques, insiste Étienne Croteau. Par le biais des professeurs et des activités parascolaires, on travaille les compétences essentielles qui sont d’être capable d’entrer en relation avec les autres et d’être responsable. »
Les arts
Éventuellement, Étienne Croteau aimerait aussi développer le côté artistique dans les écoles francophones et d’immersion.
« J’ai six disciplines qui sont proposées dans le projet et qui vont être dans une programmation artistique toute l’année, vraiment, il va y avoir des gens qui vont donner des ateliers dans la discipline que les jeunes auront choisie. Et à la fin, il va y avoir un spectacle dans chacune des collectivités des TNO et puis après il va y avoir un spectacle final ici à Yellowknife, avec les coups de cœur du public de chacune des collectivités. »
Finalement, au-delà de cette multitude de projets qui sont déjà enclenchés ou qui se dérouleront au courant de l’année prochaine, Étienne Croteau a aussi quelque chose qu’il aimerait beaucoup voir se développer pour la jeunesse.
« Ce que j’aimerais, un des projets peut-être, ce serait d’avoir un endroit où les jeunes peuvent se rassembler. »
Une idée un peu dans le même style que les maisons de jeunes que l’on retrouve au Québec.
Ce dont les gens peuvent être certains, c’est que Jeunesse TNO est très actif, au point où son coordonnateur est limité seulement par le nombre d’heures de travail qu’il fait par semaine.
« Jeunesse TNO, ça bouge beaucoup… J’aurais besoin d’un assistant. »
