Un événement qui sort de l’ordinaire, le gouverneur général du Canada, David Johnston, a fait sa première visite aux Territoires du Nord-Ouest la semaine dernière.
Le gouverneur général du Canada, David Johnston, avait un but précis lors de sa première visite au territoire : celui de rencontrer la communauté francophone. Ses visites dans les différentes provinces du Canada vont vers ce même but.
C’est donc dans cette optique que la première activité à son horaire, après être arrivé à Yellowknife en soirée le mercredi 7 décembre, était de rendre visite à l’école francophone de Yellowknife, Allain St-Cyr, jeudi matin.
Pour le gouverneur général, c’était une question d’importance que de parler francophonie.
« C’est très important de renforcer le français dans le pays, croit David Johnston, et je suis très heureux de voir les efforts pour promouvoir le français. C’est très important particulièrement parmi les jeunes de promouvoir et de renforcer la réalité des francophones ici au Canada et je suis très fier d’être ici. »
Mieux comprendre son rôle
David Johnston a discuté avec certains élèves qui lui ont posé quelques questions. Il a entre autres été appelé à répondre sur ce qui lui plaît le plus de son poste, ce à quoi il a répondu que c’était des événements comme celui-ci.
Ayant lui-même des enfants, le fait de pouvoir discuter avec des jeunes dans les écoles comme lors de sa visite est ce qui lui fait aimer être gouverneur général.
À l’opposé, ce qui est le plus difficile pour lui est de rencontrer l’armée lors de la mort d’un soldat et d’assister aux cérémonies funéraires.
La directrice de l’école, Yvonne Careen, croit que les jeunes comprennent maintenant mieux le rôle du gouverneur général.
« C’était une visite que les jeunes ont beaucoup aimée, affirme la directrice. Les élèves étaient excités de voir M. Johnston et son épouse et je pense qu’ils comprennent un peu mieux son rôle au Canada, surtout pour ces élèves de 5e et 6e année parce qu’ils ont pu l’entendre et lui poser des questions. »
Pour une élève en particulier, l’intérêt était aussi de se faire photographier avec le gouverneur général puisqu’elle avait eu la chance d’être prise en photo avec des prédécesseurs de David Johnston par le passé.
Finalement, c’est tout le groupe d’élèves présent qui a pris une photo avec lui à la fin, à titre de souvenir.
Les enjeux francophones
Peu avant de rencontrer les élèves, David Johnston a aussi rencontré la Fédération franco-ténoise avec la directrice de l’école, Yvonne Careen.
Chaque groupe a pu discuter de ses enjeux respectifs, avant de laisser la parole à David Johnston et son épouse, qui se sont mis à poser des questions. La rencontre se faisait à huis clos.
De l’avis d’Yvonne Careen, par cette discussion informelle axée uniquement sur les enjeux francophones, cela démontre un plus grand intérêt pour le français aux Territoires du Nord-Ouest.
« Je ne peux rien garantir, mais il y a indéniablement un intérêt de sa part à ce que la francophonie se développe et continue à se développer, croit-elle. Qu’est-ce que cela va vouloir dire sous l’angle des actions ou des pouvoirs qu’il a, cela reste à voir, mais il y a assurément un intérêt. »
La directrice générale de la Fédération franco-ténoise, Claire Beaubien, allait un peu dans le même sens.
Selon elle, cette rencontre sortait de l’ordinaire, car elle estime que l’occasion de parler avec le représentant de la reine au Canada est une chance unique, qu’elle a décrite comme étant agréable. Le fait que le gouverneur général prenne le temps de rencontrer les membres de la francophonie démontre une sensibilité.
Claire Beaubien révèle qu’il a posé des questions sur les activités dirigées vers la jeunesse, la rétention de la force de travail francophone et que conjointement avec la directrice de l’école, ils ont longuement discuté du manque de locaux communautaires et de la toute singulière absence de gymnase dans les deux écoles francophones des Territoires du Nord-Ouest.
« Nous avons abordé plusieurs sujets dont l’attente de l’exécution du jugement Moreau, ou encore l’impact de s’être fait soustraire de l’acquisition du bureau de poste comme local communautaire, explique Claire Beaubien. Il fallait rappeler que le commissaire aux langues officielles qui a étudié notre plainte a décrété que les communautés de langues officielles en situation minoritaire devraient avoir le droit de bénéficier de locaux gouvernementaux quand ceux-ci ne sont plus utilisés par la fonction publique. »
La directrice a explicitement indiqué que la Fédération franco-ténoise « défendra, revendiquera, épaulera et soutiendra le développement et le statut du français aux Territoires du Nord-Ouest ».
Si elle se rend bien compte que le gouverneur général n’a que peu de coudées franches pour réellement changer les choses, la directrice de la Fédération franco-ténoise estime que le gouverneur général David Johnston va repartir avec quelque chose des enjeux franco-ténois.
