Olivier Bergeron, originaire de Charny, est venu s’installer en septembre dernier à Inuvik. Il veut faire rayonner la francophonie dans une région où les hivers sont longs.
Habitant la région du delta du Mackenzie depuis septembre, le moniteur de langue Olivier Bergeron n’a pas froid aux yeux. Inuvik est une des collectivités des Territoires du Nord-Ouest frappées par la longue absence du soleil en hiver. Ce n’est pas pour rien qu’on y consacre une fête, le 5 janvier, lorsqu’il réapparait après le solstice.
Lors de l’entrevue, un blizzard s’abattait d’ailleurs sur la ville. Pas de quoi faire peur au nouveau moniteur de langue. « Ma première idée c’était d’aller au Yukon, à Whitehorse. C’est ce que je visais quand j’ai fait l’entrevue pour le programme Odyssée. Quand ils m’ont rappelé, ils m’ont offert mon deuxième choix, les TNO, et j’ai fini par accepter », avoue Olivier Bergeron.
Après avoir complété une technique en bioécologie au Cégep de Sainte-Foy, à Québec, le jeune homme voulait un mode de vie plus communautaire. « J’ai toujours été attiré par les régions. Je suis un gars de banlieue et j’ai toujours trouvé ça ennuyant la banlieue. À 10 heures du soir, tout le monde est chez lui et il n’y a pas de bruit dans la ville », ajoute le moniteur, originaire de Charny. C’est pourquoi le Grand Nord l’a appelé, l’automne dernier, après avoir travaillé dans la vallée de la Matapédia durant la saison estivale.
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« La vie est très communautaire à Inuvik. C’est vraiment quelque chose que je trouve génial. J’ai tout le temps des occasions de faire du bénévolat pour l’Association francophone ou pour la Légion royale canadienne. On organise souvent des soupers pour les aînés et des activités pour les jeunes », se réjouit-il.
Olivier Bergeron se rend tous les jours à l’école anglophone, du lundi au jeudi avec les jeunes du primaire et le vendredi au secondaire. Il aide les élèves du programme d’immersion de langue française, l’objectif premier du programme Odyssée. Des défis l’attendent chaque jour : « Je me lance dans un nouveau projet avec l’école secondaire. Ça a l’air intéressant. Le projet est une initiative de Jeunesse TNO et s’appelle Vers la démocratie. Le but est d’implanter des conseils étudiants dans les écoles et c’est moi qui vais être responsable de l’équipe d’Inuvik », lance le moniteur avec enthousiasme.
Si le jeune homme semble s’épanouir dans son expérience, il n’en reste pas moins que certains moments sont plus difficiles. Sa vie sociale n’est pas la même qu’au Québec, mais Olivier a toujours de quoi s’occuper et n’a pas le temps de s’ennuyer : « C’est très rare que je suis tout seul. Je me fais souvent inviter par les membres de la collectivité à aller faire de la pêche sur glace, à chasser. Sinon, j’ai maintenant des skis de fond et je vais aussi aller poser des collets avec une amie. On essaie de s’adapter à la culture locale. »
L’adaptation est un des éléments essentiels à la vie nordique, surtout lorsqu’il y a peu de lumière et qu’il y a de la neige très tôt. « C’est tout le temps l’hiver! Je suis arrivé en septembre et déjà en octobre on a eu notre première neige, le 11 octobre, et c’est resté depuis. On en aura jusqu’à la fin mai, cela fait trois, quatre mois sans neige seulement », lâche-t-il.
Bien que le jeune moniteur ait toujours pris plaisir à vivre en nature, il ne se serait jamais imaginé aussi loin des siens. Néanmoins, s’il avait à refaire l’expérience, il n’hésiterait pas une seconde. « Au départ, je n’avais pas d’intérêts en éducation, j’avais plus d’affinités en environnement, mais depuis que je suis moniteur, j’aime vraiment cela. J’envisage même de me tourner vers l’éducation dans mes éventuelles études universitaires », confie Olivier Bergeron.
