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le Jeudi 26 janvier 2012 13:03 Francophonie

Francisation Fiers de parler français

Francisation Fiers de parler français
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La francisation n’est pas une mince affaire dans un milieu majoritairement anglophone. C’est pourtant le défi qu’a surmonté l’école Allain St-Cyr, à Yellowknife et l’école Boréale, à Hay River.

Début janvier, l’école francophone Émilie-Tremblay, à Whitehorse au Yukon, a fait parler d’elle. Certains parents d’élèves craignent une anglicisation de leurs enfants puisque l’école a admis des non-ayants droit. Ces élèves n’ont pas de parents ayant étudié dans une école francophone, ce qui fait craindre une perte du niveau de français.

À la Commission scolaire francophone des Territoires du Nord-Ouest (CSF), la situation est tout autre. D’abord, la CSF est toujours en attente d’une décision de la cour par rapport à sa gouvernance et ses infrastructures. Donc pour ce qui est de l’admission d’élèves, elle doit se référer aux directives ministérielles mises en place par le gouvernement des TNO. Les écoles Allain St-Cyr et Boréale ne peuvent qu’accueillir des ayants droit dans leurs rangs, sauf exception approuvée par le ministère.
« La seule arrivée d’élèves qui ne sont pas des ayants droit par la définition de la directive ministérielle serait permise par une exemption venant du ministère même et cet enfant serait intégré au programme avec les soutiens dont il aurait besoin », précise Marie Leblanc-Warick, directrice par intérim de la Commission scolaire francophone.

Une francisation bien encadrée

Si les parents du Yukon s’inquiètent du niveau de français de leur progéniture, ceux des Territoires du Nord-Ouest, en revanche, n’ont pas de quoi s’en faire. L’encadrement des élèves en français se fait déjà dès les premières années, autant à Yellowknife qu’à Hay River. « Nous sommes assez choyés parce que nous avons la garderie Plein Soleil qui joue un grand rôle dans la francisation des enfants. Mais à part ceux qui fréquentent la garderie, les élèves nous arrivent quand même avec un bon niveau de français », avoue Yvonne Careen, directrice de l’école Allain St-Cyr.
Pour l’école de Hay River, la situation est tout autre : « Ici à Boréale, on commençait avec une certaine réalité parce qu’on est dans un milieu très anglophone, un milieu où les services en français n’étaient pas disponibles il y a de cela 12 ou 13 ans. Cela a été une grosse lutte pour les familles francophones d’aller chercher des ressources en français. Maintenant avec l’école Boréale, cela fait juste s’améliorer d’année en année », témoigne Stéphane Millette, directeur de l’école Boréale. Le milieu anglophone qui entoure l’établissement scolaire de Hay River constitue certes un défi pour la francophonie. « La francisation est un défi, mais cela fait aussi partie de la richesse de l’école. C’est pourquoi les parents sont également très impliqués. Les jeunes ressentent une certaine fierté lorsqu’ils parlent en français », ajoute-t-il.

Une question de vocabulaire

Ce n’est pas tout que d’être capable de s’exprimer dans une autre langue, il faut aussi en connaître les subtilités et les variations. Bien que la structure de francisation à l’école Allain St-Cyr soit solide, certaines difficultés peuvent survenir.
« On a découvert qu’on avait de plus en plus d’élèves qui sont nés à Yellowknife et qui n’ont pas le vaste vocabulaire en français d’un enfant qui est né en Ontario, au Québec ou au Nouveau-Brunswick. On doit donc stimuler leur vocabulaire beaucoup plus parce qu’ils n’ont pas été immergés, baignés dans le français comme d’autres élèves qui arrivent d’ailleurs », mentionne Mme Careen.
À Boréale, on mise surtout sur la discipline et l’autonomie pour encourager les jeunes à parler français. « Tout se passe dans la logique que si on veut devenir bilingue à Hay River, il faut parler français à l’école et prendre avantage de ce riche milieu », affirme M. Millette. Le directeur est toutefois d’avis que la situation linguistique dans son établissement ne peut que s’accroître puisque les plus jeunes ont maintenant des modèles en les élèves du secondaire, chose sur laquelle les premiers inscrits ne pouvaient pas compter. La relève de la langue française est ainsi assurée.