Le francophone Roland Boisvert a quitté les Territoires du Nord-Ouest pour retourner au Québec, la semaine dernière.
Il y a de ces décisions parfois qui nous font prendre une autre avenue que celle que l’on avait envisagée.
C’est le cas pour le francophone Roland Boisvert, qui a quitté Yellowknife le samedi 14 janvier 2012, afin d’y réaliser un rêve d’enfance : devenir camionneur.
« J’ai été photographe pendant 30 ans, ça me tentait de faire autre chose », avoue-t-il. « Devenir camionneur, c’était un rêve de petit gars. »
Toutefois, aux Territoires du Nord-Ouest, ne devient pas « trucker » qui le veut, surtout à cette période-ci de l’année où les camions se déplacent majoritairement sur les routes de glace.
Bien qu’il ait fait ses cours à Yellowknife et que ses instructeurs l’aient habitué aux conditions hivernales ténoises, le diplôme seul n’a pas suffi aux employeurs du Nord.
« C’est pesant ce qu’on transporte et en plus, il y a le poids du camion, explique le francophone. Et puis, il y a les conditions routières, vu qu’à ce temps-ci de l’année, les employeurs cherchent des gens pour rouler sur les routes de glace. Généralement, ils veulent quelqu’un qui a de l’expérience… Si j’ai le choix d’aller ailleurs, je pourrais, mais ma préférence c’est de rester ici. »
Malheureusement, cette voie s’est avérée être un cul-de-sac, puisqu’au final, aucun employeur ténois ne l’a rappelé.
« Depuis un mois j’ai contacté près de 150 compagnies de transport ténoises et albertaines, aucune ne m’a répondu », écrivait-il au début janvier par le biais de ses fameuses Vroom Vroom News. « En une journée j’ai contacté six compagnies québécoises, trois m’ont déjà répondu. »
À l’intersection du cul-de-sac, Roland a ainsi décidé d’emprunter le sens unique qui le ramènerait au Québec, après un an et demi passé aux Territoires du Nord-Ouest.
Plusieurs implications
L’année 2012 n’avait pourtant pas mal commencé pour le nouveau camionneur.
En 15 mois dans la communauté francophone de Yellowknife, il a occupé plusieurs postes, dont celui de remplaçant dans les écoles.
Tout récemment, il a été élu aux conseils d’administration à titre de vice-président de deux organismes francophones, l’Association franco-culturelle de Yellowknife et la Fédération franco-ténoise.
L’expérience semblait très enrichissante au départ, surtout avec l’AFCY, lui qui a participé à plusieurs activités dans la dernière année.
« Quand je suis allé à l’assemblée générale annuelle, je n’avais pas en tête d’être dans le conseil d’administration, mentionnait en entrevue Roland Boisvert à la fin décembre. Mais quand on m’a proposé et quand j’ai vu que le conseil d’administration aide au mandat de l’organisme, j’ai accepté. Et l’Association franco-culturelle me va très bien, j’aime beaucoup son mandat. »
À peine élu vice-président pour l’AFCY qu’il était aussi élu au même poste, par acclamation de nouveau, à la FFT.
De par le mandat de l’organisme, il se sentait un peu plus comme un gérant d’estrade à observer tout l’aspect politique que couvre la Fédération franco-ténoise.
Malgré tout, Roland Boisvert a décidé de pourchasser son rêve sur la route qui le ramenait dans sa famille, notamment auprès de ses trois filles.
Remplacement
Son départ laisse désormais un trou dans le conseil d’administration des deux organismes, qui devront prendre une décision sur le poste vacant.
Du côté de la Fédération franco-ténoise, le président, Richard Létourneau, affirme qu’il n’a pas encore eu la chance de discuter avec les autres membres du conseil sur le sujet, mais il regrette tout de même le départ de son ex-collègue.
« Je trouve ça malheureux que Roland nous quitte, je trouve que c’était une personne très intéressante avec qui travailler. »
Le poste libre sera ainsi certainement à l’ordre du jour de la prochaine réunion, qui aura lieu le lundi 23 janvier.
Selon le président de la FFT, plusieurs choix sont possibles concernant le poste.
« Le conseil d’administration a le mandat de nommer un vice-président par intérim jusqu’à la prochaine élection, l’année prochaine, puisque le poste était de seulement un an. On peut aussi prendre la décision de nommer un autre membre du conseil d’administration à la vice-présidence. Ou encore, on peut laisser le poste vacant. Il est aussi possible de nommer une personne de l’extérieur. »
Lors de l’élection du conseil d’administration, le second poste de vice-président avait été l’objet d’une élection entre Mario Desforges et Océane Coulaudoux, finalement remporté par le premier.
Bien que cela demeure du domaine des spéculations, le conseil d’administration aurait la possibilité de solliciter Océane Coulaudoux si elle était toujours intéressée.
Pour l’Association franco-culturelle de Yellowknife, la situation est un peu plus différente, puisqu’il n’y a pas que Roland qui a quitté. L’enseignant à l’école Sissons, Stéphane Sévigny, s’est aussi désisté du poste, faute de temps à son horaire.
Des sept membres qui composaient le conseil d’administration, il n’en reste maintenant plus que cinq. Et les postes ont tous été pourvus par acclamation.
« La procédure est différente pour un poste de vice-président, avertit la directrice de l’AFCY, Marie Coderre. On doit faire une nouvelle élection pour ce poste plutôt qu’une nomination. »
Les deux sièges pourraient aussi simplement être laissés vacants jusqu’à la prochaine assemblée générale annuelle.
C’est le 25 janvier que l’on en saura davantage.
