Bonnie Webb est une retraitée active et enthousiaste. À 61 ans, elle a décidé de se remettre à l’étude de la langue française.
Née à Cochrane, en Ontario, Bonnie Webb a connu son premier contact avec le français à l’école. De l’Ontario, sa famille déménage aux Territoires du Nord-Ouest en 1952, alors que son père décroche un emploi sur le Grand lac des Esclaves.
Issue d’une famille entièrement unilingue anglophone, Mme Webb a tout de même toujours été attirée par d’autres langues.
« Je pense que c’est parce que j’aime voyager. Si vous connaissez un peu différentes langues, vous pouvez faire plus de choses et apprécier davantage », explique-t-elle.
C’est à partir du niveau secondaire que Bonnie Webb s’est mise à l’étude du français, puisqu’il était obligatoire d’apprendre une deuxième langue pour atteindre le niveau universitaire.
« Nous n’avions pas d’enseignant de français, les cours se faisaient par correspondance. C’est pourquoi je suis plus à l’aise à la lecture qu’à l’oral », avoue la dame.
Elle se rappelle également avoir fait ses examens sur de vieilles enregistreuses, loin de la technologie d’aujourd’hui.
Nouvelles rencontres
Comme il n’y avait pas beaucoup d’occasions de pratiquer la langue de Molière à Hay River, Bonnie Webb n’a repris contact avec le français que grâce à son frère. Ce dernier a épousé une francophone et est retourné vivre en Ontario.
Mme Webb a, par la suite, rencontré son actuel conjoint Jim, un Québécois, exilé aux TNO.
« Je voulais recommencer à apprendre le français pour pouvoir converser avec les amis de Jim et aussi mes neveux et nièces », précise la retraitée.
Elle a fait un court séjour à Sherbrooke l’été dernier et un voyage au Maroc en octobre qui lui ont donné encore plus envie de la langue française.
Bonnie Webb s’est alors décidée à suivre des cours de langue à l’Association franco-culturelle de Hay River.
« Je veux être capable de discuter avec quelqu’un de façon informelle, pas nécessairement avoir de grands débats », dit-elle. Surtout, elle veut être en mesure de discuter avec son conjoint et de comprendre un peu mieux le « québécois ».
Pour l’instant, Mme Webb pratique la conversation une fois par semaine avec une enseignante qualifiée. Toutefois, il n’est pas toujours très simple d’apprendre une langue dans la soixantaine et elle en est bien consciente : « J’ai plus la bosse des mathématiques et des sciences, donc cela est un peu plus difficile, cela demande des efforts d’une autre partie du cerveau. L’exercice est plus facile quand on est jeune ».
Néanmoins, Bonnie Webb progresse bien grâce aussi à l’aide d’une amie francophone.
Son expression française favorite : « Tout le monde! », rigole-t-elle.