Le Collège nordique francophone ouvert depuis avril commence tranquillement à faire sa place, offrant désormais des cours de langue seconde.
Pour le directeur du Collège nordique francophone, Jean-Pierre Joly, c’est le chant du phénix qui lui permet de continuer la mission qu’il avait entreprise autrefois.
Il serait près de la réalité de dire que le Collège des TNO renaît de ses cendres avec sa nouvelle appellation, le Collège nordique.
Mais cette fois, l’échec n’est plus une option alors que le nouvel établissement postsecondaire est solide, même s’il bat un peu de l’aile pour refaire sa crédibilité.
« Il a fallu reculer pour en être où l’on est actuellement, croit Jean-Pierre Joly. Le fait qu’il y a eu une nouvelle corporation qui a été mise sur pied, où nous n’avons plus le genre de problèmes qu’on avait avant, et que nous avons des gens qui ont choisi d’être dans cette corporation-là parce qu’ils croient au collège, oui, je peux dire que c’est un recul, mais les conditions actuelles sont beaucoup plus profitables à moyen et à long terme. »
Avec un conseil d’administration indépendant et complet avec ses cinq membres provenant de différents milieux, ce n’est plus qu’une question de temps avant que le Collège nordique francophone se refasse un nom.
Après tout, les bons coups amorcés par son prédécesseur, le Collège des TNO, persistent. Entre autres, l’établissement a maintenu son statut d’une des bonnes écoles pour la fonction publique du Canada.
Chute en plein vol
Il va sans dire que Jean-Pierre Joly a eu un dur coup lorsque le verdict est tombé selon lequel le Collège des TNO allait fermer.
Sans en être nécessairement amer, il y a toujours une certaine déception de devoir repartir de nouveau, même si c’était nécessaire selon lui.
« En tant qu’ancien employé du Collège des TNO, et je ne peux pas en parler autrement, je suis employé du Collège nordique, mais je connais la réalité qu’il y avait avant. Quand je nomme le but, c’est la mise en place d’un établissement postsecondaire francophone stable et dynamique au territoire. Si je regarde l’histoire, je ne peux pas faire autrement que de regarder le CTNO et maintenant le Collège nordique, mais l’objectif est toujours le même. De ce point de vue là, moi, comme individu, je trouve que ça a été une perte de temps. J’ai passé énormément d’énergie à cause de ce qui s’est passé, particulièrement à l’automne. Il y a eu beaucoup d’énergie passée à côté de dossiers que j’étais prêt à développer. Et donc pour moi, ça a été une perte de temps nette et maintenant, c’est comme si je me relance dans les projets que j’avais en tête. »
Même si les blessures guérissent et que le Collège reprend son envol progressivement, Jean-Pierre Joly se garde une petite réserve à penser qu’il aurait pu en être autrement.
« On allait vers une autonomie au 30 juin, donc on a construit dans ce sens-là, mais à partir de juillet, on devait se lancer, et entre juillet et décembre, ou plutôt jusqu’à ce que ça se termine, on se lançait dans ce qu’on voulait faire. »
Redécoller pour mieux voler
En devant fermer le Collège, Jean-Pierre Joly avait la porte grande ouverte pour réaliser le rêve qu’il partageait certainement avec le président du conseil d’administration de l’établissement, Jean-Marie Mariez : celui de d’offrir la possibilité aux francophones et aux francophones d’immersion de poursuivre leurs études en français aux Territoires du Nord-Ouest.
Et l’envol débute dès maintenant avec l’offre de trois cours de langue seconde, soit de français, d’espagnol et d’italien.
Le moment n’est peut-être pas le mieux choisi pour se relancer puisque la saison estivale est plutôt tranquille sur le plan scolaire, mais il fallait quand même faire un premier battement d’ailes pour se retrouver à la vue.
« C’était important de lancer au moins une session, insiste le directeur. L’été, ce n’est pas le temps idéal pour commencer, mais pour nous, c’était important de le faire pour montrer que le collège est là. »
L’objectif pour les cours offerts est d’établir le parcours postsecondaire régulier et en formation continue en lien avec les commissions scolaires et d’aller chercher des ententes avec des collèges et universités.
Affirmer qu’en septembre, le Collège atteindra cette vitesse de croisière serait un peu hâtif, mais ce qui est certain, c’est qu’il y aura du développement dans la formation continue.
« Actuellement, je suis le seul employé, mentionne Jean-Pierre Joly. J’ai beau mettre plein d’heures, à un moment donné, il y a une limite à ce que je peux faire. Alors j’ai besoin de gens qui vont venir m’appuyer dans le développement. On devrait savoir au cours de l’année ce qui va arriver. »
Une demande a été déposée auprès du ministère de l’Éducation, de la Culture et de la Formation pour de meilleures ressources.