L’annonce des décisions rendues par la juge L. A. Charbonneau, le lundi 4 juin dernier, en a ravi plus d’un à la Commission scolaire francophone des TNO (CSFTNO). À Hay River, on se réjouit de la bonne nouvelle, mais on garde la tête froide.
Plusieurs mois d’attente se sont écoulés depuis les démarches intentées par la Commission scolaire francophone et l’Association des parents ayants droit de Yellowknife (APARDY) devant la Cour suprême des Territoires du Nord-Ouest. Des jugements positifs ont été rendus dans les deux causes portées par la CSF, mais le travail ne fait que commencer. À l’école Boréale, on accueille l’événement avec satisfaction et retenue également.
« Nous sommes très contents de savoir que nous pourrons contribuer encore plus à la communauté », lance le directeur de l’établissement, Stéphane Millette.
Maintenant que les décisions sont publiques, la tâche est de décortiquer l’important document de près de 200 pages, ce à quoi la commission scolaire s’affairera dans les prochaines semaines. La présidente, Suzette Montreuil, et la directrice générale, Marie Leblanc-Warick, seront de passage à Hay River pour expliquer les facettes du jugement.
« Cela fait beaucoup de choses à absorber pour l’instant et on travaille à regarder tous les détails du dossier », précise Michael St-John, commissaire.
La bataille a été longue et ardue pour les deux communautés francophones, mais l’espoir de l’emporter restait toujours bien présent.
« Quand tu vis dans une communauté minoritaire, il y a toujours des choses à défendre. On fait le mieux qu’on peut. Il ne faut pas être déçu, ce n’est pas une façon de réagir. Il faut voir le monde d’une façon positive et continuer le travail qui doit être fait pour améliorer la communauté », avoue le commissaire.
Pour l’amour de la langue
S’il y en a une qui n’a jamais perdu espoir, c’est bien Tamara Fabian. Cette mère métisse n’a jamais abandonné l’idée d’inscrire son enfant à l’école en français. Elle a même déménagé dans la capitale territoriale pour que sa fille soit bilingue.
« Je pense que la décision est une étape à même de permettre à tous ceux qui le désirent d’avoir une chance de s’inscrire à l’école Boréale. C’est une bonne chose et un pas vers l’ouverture des établissements à ceux qui veulent que leurs enfants soient bilingues », exprime-t-elle.
Les parents de Kiarah ont commencé les démarches d’inscription à l’école francophone alors qu’elle avait quatre ans. Elle en a maintenant sept et étudie à l’école J.H. Sissons de Yellowknife.
« Ma grand-mère parlait sept langues et je me souviens l’avoir entendue parler en français. C’est mon devoir en tant que mère de perpétrer cette culture », ajoute Mme Fabian.
Prochainement, elle tentera d’inscrire Kiarah et sa jeune sœur à l’école Boréale pour l’an prochain. Si les jeunes filles sont acceptées, la famille retournerait à Hay River, retrouver famille et amis.
Beaucoup de labeurs attendent la CSF afin de répondre aux objectifs du jugement, fixés à septembre 2015. M. St-John assure que la commission scolaire travaillera de pair avec le gouvernement des TNO.