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le Jeudi 14 juin 2012 15:27 Éducation

Autres réactions au jugement Enfin un gymnase

Autres réactions au jugement Enfin un gymnase
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Plus que jamais, l’école y croît.
Ce n’est pas la première fois qu’elle exprime son rêve à haute voix, mais en ce lundi 4 juin, Yvonne Careen visualise encore mieux sa concrétisation : « J’ai toujours dit que quand ce sera construit, je lancerai le premier ballon dans le panier de basket. J’ai encore l’intention d’être là pour le faire. »
L’ancienne présidente de l’APADY assure qu’elle est émue en tant que parent, en tant que directrice d’école, maintenant, et en raison du rôle qu’elle a eu durant tout ce recours juridique. « Je suis très contente, et c’est vrai que c’est émouvant. Et une des raisons pourquoi c’est émouvant c’est que tu vois dans la foule des gens qui ont travaillé avec toi pendant plusieurs longues années et qui ont encore leurs enfants à l’école Allain St-Cyr. Ça va être pour eux, pour les petits de la maternelle qui étaient tellement contents quand on leur a annoncé la nouvelle ce matin. »
Durant toutes ces années, le gymnase était le fer de lance des revendications déployées par les francophones qui soutenaient le procès contre le gouvernement. N’ayant rien perdu de son argumentation, Mme Careen évoque que cela va permettre aux élèves de faire leurs activités sportives, d’organiser des activités intramurales, d’être les hôtes lors des différents tournois, de jouer des parties enseignants contre élèves, de faire des spectacles de plus grande envergure. Elle se réjouit d’autant plus que la juge ait précisé que le gymnase doit comprendre des vestiaires, des douches, une estrade et un bureau pour le préposé au gymnase. « C’est le glaçage sur le gâteau », sourit-elle.
Stephen, le plus jeune fils de Mme Careen, sera en 9e année en 2015, et lui se demande déjà à quelle saveur sera ce gâteau justement. Il entrevoit déjà tous les avantages qu’il va pouvoir tirer de la nouvelle infrastructure ajoutée à son école. « Je vois mon futur dans le gymnase : je tire beaucoup de ballons, j’en botte beaucoup, je cours autour, car je reste après l’école à attendre. »
Enseignant depuis 10 ans à l’école Allain St-Cyr, Jean Gravel estime que la communauté a toujours demandé au gouvernement d’avoir une école complète, mais revendique qu’elle s’est vite aperçue qu’il fallait un rapport de force avec le gouvernement. « Aujourd’hui, l’attente a valu le coup, avance-t-il. Quand on commence, on pense que la construction d’une école va de soit, que ce sont nos droits, que ce sont nos besoins. Mais il y a toujours des retards. Cela aurait tout de même dû arriver cinq ans auparavant ou bien avant aujourd’hui. Je pense qu’ils pourraient accélérer ce projet, car ça fait tellement longtemps qu’on attend pour construire la dernière partie. Ça ne prend pas trois ans, je pense que deux ans, c’est suffisant ».
Avec cette décision favorable, l’enseignant entrevoit aussi le développement de son école d’une manière positive : « on va avoir des installations plus appropriées, offrir plus de cours, on va avoir une réponse plus adéquate aux besoins de nos élèves ». En outre, il espère une augmentation des nombres d’élèves au secondaire. Monsieur Jean commente finalement qu’avec les installations appropriées, les jeunes élèves qui iront au secondaire n’auront pas le réflexe d’aller dans une autre école pour avoir des services qu’ils ne pouvaient pas obtenir.
À la sortie de l’école, Mickaela Smith, une finissante qui a entendu parler de la construction d’un gymnase dans son école depuis sa 6e année, se réjouit elle aussi, mais pour les autres! « C’est le fun pour les élèves futurs, moi, malheureusement, je ne vais pas en profiter, mais c’est un gros bien pour l’école d’avoir la chance de faire comme les autres écoles secondaires. » Alors qu’elle aide à l’après-école, cette jeune Franco-Ténoise voit aussi le gain que vient de faire sa communauté. « Pour l’hiver, peut-être que le service de l’après-école pourrait utiliser le gymnase, au lieu d’être coincé dans la rotonde où il y a trop de bruit. Et ce serait le fun pour les enfants d’avoir un plus grand espace pour jouer. »

Réaction de la FFT
Du côté de la Fédération franco-ténoise, les réjouissances sont de mise à la suite de la décision rendue par la juge Charbonneau.
« Pour la francophonie ténoise, il s’agit d’une importante victoire qui vient couronner de succès les nombreuses années d’efforts de l’Association des parents ayant droit et de la Commission scolaire francophone des Territoires du Nord-Ouest, affirme le président de la Fédération franco-ténoise, Richard Létourneau. Ces gens-là méritent toute notre reconnaissance et nos félicitations. »
Avec l’ordre d’agrandir les deux écoles francophones, la FFT ne voit que du positif dans les deux jugements de la juge Charbonneau pour les écoles Allain St-Cyr et Boréale.
« Le jugement aura des retombées bénéfiques sur la qualité des services éducatifs offerts aux élèves, particulièrement ceux d’âge préscolaire et secondaire », ajoute Richard Létourneau.
Mais le président avait aussi un message pour le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest, lui suggérant de ne pas tarder à agir.
« Étant donné la longue durée des procédures judiciaires et dans un souci de saine gestion des fonds publics, la communauté francophone invite le GTNO à investir dès maintenant dans l’agrandissement des infrastructures scolaires plutôt que dans un processus d’appel voué à l’échec. Les contribuables des TNO méritent que les fonds publics servent désormais à l’éducation de la jeunesse. »