Le samedi 16 juin, c’était soirée de remise des diplômes à l’école Allain St-Cyr alors que Philippe Bilodeau, Mikaela Smith et Abigail Guthrie célébraient la fin de leurs études à l’école francophone de Yellowknife.
Dans une foule remplie d’enseignants, de parents, d’amis et d’invités, les trois élèves ont reçu leur diplôme des mains de la directrice Yvonne Careen. Seuls finissants de la cohorte 2012, Philippe Bilodeau, Mikaela Smith et Abigail Guthrie avaient de bonnes raisons d’être fiers d’eux-mêmes. Même si une cérémonie ne comptant que trois diplômés ne correspond pas à la soirée de remise des diplômes à laquelle rêvent la plupart des adolescents, Mikaela ne changerait de place pour rien au monde.
« J’étais là depuis le début et c’est vraiment comme ma famille. Ça a été un long voyage et ça a été très bien et très amusant. Je n’ai que de beaux souvenirs. Je n’ai jamais trouvé ça difficile. Nous sommes chanceux parce que nous sommes uniques. Nous ne sommes pas comme les autres. Notre histoire est intéressante et tout le monde veut l’entendre. “Ah, vous êtes seulement trois finissants.” Oui, et ça continue… »
Selon Philippe, le fait que l’école soit plus petite est justement ce qui la rend spéciale, puisque les enseignants sont plus près des élèves.
« C’était bien à l’école. J’aime que ce soit une petite école. C’est plus facile de se concentrer parce que les enseignants t’aident plus individuellement. Tu n’as pas beaucoup d’amis, mais tu es proche d’eux. C’était une belle expérience. »
Contribuer à la francophonie
Les enseignants ne tarissaient pas d’éloges pour décrire leurs trois élèves diplômés, mais le plus vibrant témoignage est venu d’un autre élève, Cliff Tsuyishime.
« Je suis ravi de vous voir participer au bal, même si ce n’était pas comme nous avions prévu », a affirmé l’élève francophone. « Les temps ont changé, l’école a changé et nous avons changé. Et nous nous sommes vus grandir. »
Cliff Tsuyishime aurait normalement dû obtenir son diplôme avec Philippe, Mikaela et Abigail cette année, mais des circonstances particulières ont fait qu’il devra attendre à l’an prochain.
« Merci de nous avoir fait confiance, d’avoir cru en une petite école », a aussi déclaré la directrice Yvonne Careen, qui leur a remis leur diplôme en mains propres.
Certains acteurs de la communauté francophone ne tarissaient pas d’éloges, comme la présidente de la Commission scolaire francophone.
« Vous avez contribué à la vie scolaire. Je me souviens de voir Philippe accélérer sur la piste au 400 mètres. Aibgail, je n’hésiterais pas à te choisir comme athlète au basketball dans mon équipe. Et Mikaela, ton sourire rayonne partout dans l’école », a mentionné Suzette Montreuil. « J’espère que vous allez continuer de contribuer à la francophonie. »
Un autre qui avait grand espoir de voir les diplômés continuer de prendre part à la francophonie était le directeur du Secrétariat aux Affaires francophones, Benoît Boutin, qui a tenu à partager un de ses rêves avec les gens assemblés.
« Ne vous arrêtez pas, voyagez, allez voir ailleurs. Mais, j’ai un rêve : j’ai hâte de voir un finissant qui prendrait mon poste », a confié Benoît Boutin. « De voir quelqu’un d’Allain St-Cyr occuper un poste comme le mien, ou comme directeur de la Fédération franco-ténoise, de la Commission scolaire francophone… Ce n’est jamais arrivé que ce soit quelqu’un qui est né ici et c’est ça que ça prend. Les gens qui sont nés ici n’ont pas la même vision. »
Les chemins se séparent
Maintenant que leurs études secondaires sont derrière eux, leur dernier examen ayant lieu aujourd’hui, les trois adolescents entrent dans la vie d’adultes et regardent vers l’avenir.
Abigail ira faire ses études en Colombie-Britannique, en sciences de l’activité physique, dans le but de devenir docteur. Si c’est possible, elle resterait à Yellowknife.
« J’aimerais devenir docteur, c’est ça mon plan. Je ne sais pas tellement, mais j’aimerais revenir, j’adore Yellowknife. »
Pour sa part, Philippe se tournera vers l’Université de Toronto dans le but de travailler pour une entreprise de jeux vidéo, même si cela l’éloignera de Yellowknife.
« Mon plan, c’est de finir mes études à l’Université de Toronto, d’étudier en programmation de jeux vidéo et par la suite de travailler pour une entreprise qui fait ses propres jeux vidéo. Je ne pense pas que le marché est assez gros à Yellowknife pour la technologie. J’aimerais revenir en visite, mais peut-être travailler dans une plus grande ville. »
Quant à elle, Mikaela a décidé de poursuivre dans la voie qu’elle a toujours aimée, le théâtre. Elle poursuivra ses études à l’université d’Ottawa.
« Je vais étudier en théâtre, un peu en linguistique, en français. Je voudrais peut-être être enseignante d’art dramatique, je ne sais pas encore. Finalement, j’ai décidé que comme je ne sais pas ce que je veux faire, je vais faire quelque chose que j’aime et je vais voir où ça me mène. J’espère pouvoir voyager un moment et ensuite pouvoir revenir à Yellowknife. C’est ma maison, mon chez-moi. Je pense qu’il va toujours y avoir une part de moi qui va rester à Yellowknife. »
Les chemins se séparent donc pour Philippe Bilodeau, Mikaela Smith et Abigail Guthrie, mais on peut affirmer sans se tromper que leur passage à l’école Allain St-Cyr restera à jamais gravé dans leur mémoire, peu importe où la vie les mènera.