Édith Vachon-Raymond quitte pour la métropole québécoise après trois ans dans le Nord. D’abord journaliste pour L’Aquilon et ensuite monitrice et aide enseignante à l’école Boréale, elle n’a cessé de s’impliquer dans la communauté.
Après trois ans, qu’est-ce qui te fait quitter le Nord?
Je fais un retour aux études, c’est bien la seule raison pour laquelle je quitte le Nord. Je vais en enseignement des sciences sociales au secondaire à l’Université McGill. Je vais pouvoir enseigner l’histoire, la géographie et la citoyenneté.
Est-ce que c’est une décision difficile?
Oui, parce que je devais peser le pour et le contre. J’aime vraiment cela être ici et je sens vraiment que j’ai ma place. Du point de vue du développement personnel, je pense vraiment que j’ai cheminé depuis mon arrivée et je vois encore à quel point je pourrais cheminer ici. Cependant, du côté professionnel si je veux vraiment avancer, il n’y a pas d’occasion d’aller à l’école ici. C’était un peu frondeur de ma part de présenter une demande à McGill. Finalement, j’ai été acceptée et j’ai appris que mon poste n’était pas renouvelé à l’école, donc je me suis dit que c’était peut-être un signe, que je ferais mieux d’y aller. Mais j’ai cogité cela, mes amis pourraient très bien en témoigner. « Édith est-ce que tu t’en vas ou pas? Moi : Bah je ne sais pas, on va le savoir le jour où je vais partir! »
De quoi penses-tu t’ennuyer quand tu seras à Montréal?
De sortir dehors avec mon chien et d’être tout de suite dans le bois, de la neige, du froid. Oui j’aime le froid! Je l’ai dit il y a trois ans, on ne m’a pas cru, je le redis, je le crois, j’aime le froid. Cette atmosphère de petite collectivité, et surtout Hay River, je ne sais pas, il y a quelque chose avec Hay River que j’aime beaucoup, peu importe ce que les gens de Yellowknife diront, ceux qui ne croyaient pas que j’allais rester à Hay River, j’y suis encore et j’y resterais encore.
Qu’est-ce qui va le plus te faire penser au Nord?
C’est certain que si je vois une voiture avec une plaque d’immatriculation des Territoires du Nord-Ouest, je vais être émue. Je ramène aussi beaucoup de choses comme des mocassins, des livres et je crois que tous les jours je vais penser au Nord. Mes cours à l’école vont me rappeler constamment le Nord. Les manteaux Canada Goose dans le métro à Montréal vont me rappeler le Nord, mais ça risque de me fâcher un peu plus.
Une chose du Nord que tu as hâte de délaisser?
L’épicerie! J’ai hâte de rentrer dans une épicerie et de pouvoir trouver tous les ingrédients pour faire la recette que je veux. C’est un beau défi de faire ses courses à Hay River, mais après trois ans, je les connais comme le fond de ma poche le Super A et le Northmart. J’ai vraiment hâte d’avoir plus d’options.
À un nouvel arrivant dans le Nord, tu dirais quoi?
D’être ouvert d’esprit, d’apprendre à connaître les gens. Il y a des raisons pour lesquelles les choses sont comme ça dans le Nord, il y a des choses qu’il faut changer, oui, comme partout, mais je pense qu’il faut surtout accepter les différences des gens. Tu découvres tellement de gens en leur parlant et en mettant tes préjugés de côté. C’est comme ça qu’on arrive à faire les plus belles découvertes et qu’on apprend à apprécier ce qui nous entoure ici.
Tes derniers mots aux francophones de Hay River?
J’ai une chambre de libre à Montréal, très proche de l’autoroute donc c’est facile de venir me voir. Il n’y a pas de raison que je ne reçoive pas de visite des Territoires du Nord-Ouest et je vais essayer de venir vous voir effectivement. À la revoyure ! (avec un accent acadien)